Tommie Smith et John Carlos, deux sprinteurs américains, étaient premier et troisième du 200 mètres masculin lors des JO de Mexico. Au moment de la remise des médailles, les deux athlètes ont baissé la tête et levé un poing ganté de noir. Un geste pour protester contre le racisme et la situation des Afro-Américains (Noirs américains).

À cette époque, aux États-Unis, les Noirs sont encore victimes de ségrégation raciale (c’est quand on traite moins bien certaines personnes en raison de leur couleur de peau). Cette ségrégation a débuté dans ce pays en 1687 avec l’apparition de l’esclavage. Même si une loi l’interdit depuis 1964, elle est encore bien présente en 1968. Il y a encore des violences faites envers les Noirs, et le chômage les touche deux fois plus que les Blancs. Rejetés, des jeunes Noirs ont même créé le Black Panther Party, un mouvement de libération afro-américaine. Leur signe? Un poing ganté de noir et levé. C’est ce geste que font les deux athlètes aux JO. Ils veulent dénoncer en silence, devant le monde entier, la souffrance et l’injustice vécues par les Noirs américains.

La foule réagit en hurlant, en les injuriant. Le lendemain, les deux athlètes sont chassés du village olympique puis interdits de compétition à vie. Tommie Smith vient pourtant d’établir un nouveau record du monde! Les deux hommes chercheront ensuite vainement un autre travail et paieront ce geste longtemps.

Le troisième athlète du podium, à gauche sur la photo, soutient ses deux collègues: comme eux, il a choisi de porter sur le podium le badge d’une organisation qui lutte contre le racisme dans le sport. Ce sportif australien, Peter Norman, sera lui aussi privé de JO en 1972 par les autorités.