Le 7 octobre, des élections présidentielles avaient lieu au Cameroun, un pays d’Afrique grand comme 15 fois la Belgique. Paul Biya, le président, espérait obtenir un septième mandat (être à nouveau président pour sept ans). Cet homme de 85 ans est au pouvoir depuis 35 ans. Il exerce un pouvoir sans partage, contrôlant le pays d’une main de fer. Au Cameroun, trois habitants sur quatre sont des jeunes de moins de 25 ans.

Très vite après le vote, Paul Biya a été donné vainqueur. C’est ainsi depuis longtemps. À chaque élection, il se représente et est réélu malgré les accusations de tricherie avancées par l’opposition (ceux qui ne sont pas au pouvoir).

Pourtant, cette fois, les choses sont peut-être en train de changer. Le lendemain du vote, Maurice Kamto, un des principaux candidats de l’opposition, a affirmé être le vainqueur. «J’ai reçu mission de tirer le penalty, je l’ai tiré et je l’ai marqué.» Les autorités se sont fâchées en disant que Maurice Kamto se plaçait «hors-la-loi» en déclarant cela.

Un conflit armé

Le 11 octobre, lui et deux autres candidats ont demandé l’annulation du vote. Ils parlent de «fraudes et d’irrégularités». Selon des experts, le taux de participation y serait de moins de 5 % (moins de 5 personnes sur 100 ont été voter). La tension est grande.

Le Cameroun traverse une grave crise depuis fin 2017. Un conflit armé sévit dans les régions anglophones (où on parle anglais, il y a 2 régions anglophones sur les 10 du pays). Ces régions revendiquent une indépendance (liberté de décider de leur sort) et cela s’est transformé en conflit armé. Des centaines de personnes civiles (non militaires) ont été tuées et des centaines de familles ont fui.

Que va-t-il se passer?

La vie de beaucoup de Camerounais est pénible. Un quart d’entre eux vivent avec moins de 2 dollars (1,70 euro) par jour. Le chômage est très élevé et l’accès aux soins difficile. Le pays est classé parmi les 30 pays où il y a le plus de corruption. La corruption, c’est une forme de tricherie qui amène ceux qui sont au gouvernement à utiliser pour eux-mêmes leur pouvoir ou l’argent public (de l’État) qui leur est confié. Paul Biya prétend ainsi gagner 200 euros mais vit comme un prince. Ces 35 dernières années, il aurait dépensé près de 157 millions d’euros en voyages privés! Et il vit régulièrement dans un hôtel cinq étoiles en Suisse sans que l’on comprenne bien le lien avec son travail de président.