En pleine guerre, des soldats se mettent à écrire ce qu’ils vivent, ce qu’ils ressentent. On appelle cela la poésie de guerre. Elle est écrite par des poètes engagés dans les troupes ou par des soldats qui utilisent la poésie pour exprimer leur souffrance, leur peur, la perte d’un ami, leur révolte…

C’est la première fois que ce genre d’écrit est produit en pleine guerre. Et ce qui l’a rendu possible, c’est qu’en 14-18, les soldats savent quasi tous lire et écrire (ce qui est nouveau) et donc produisent de l’écrit en masse: lettres aux familles et aux «marraines de guerre» (les femmes ou les jeunes filles qui entretiennent des correspondances avec des soldats au front), carnets de bord, écrits personnels, petits poèmes… La plupart de ces écrits sont perdus aujourd’hui; ils n’étaient pas destinés à la postérité (à être connus des générations futures), ni, sauf exception, à la publication.

De très jeunes soldats

La plupart des poètes sont de très jeunes hommes, ils ont 19, 20, 21 ans… et proviennent de toutes les nations en guerre: Belgique flamande et francophone, France, Allemagne, Autriche, Italie, Grande-Bretagne, Russie…

Beaucoup de revues naissent dans les tranchées et elles publient de nombreux poèmes mais leur vie sera brève, fort brève. Pendant la guerre, au fil du temps, la certitude de la victoire fait place au découragement, au désir d’en finir. Les états-majors (les dirigeants de l’armée) comprennent que de telles publications vont casser le moral des troupes, entraîner des désertions (c’est quand on quitte l’armée ou le lieu où on combat sans autorisation). Ils veulent donc sévèrement censurer (interdire) les publications. Des revues disparaissent ou perdent tout intérêt.

Après la guerre, de nombreux écrits sont publiés et circulent. Progressivement, un filtrage se fait et la «postérité» ne retiendra que ceux qui ont une vraie valeur littéraire, des grands noms comme Apollinaire, Owen, Sassoon, Ungaretti. Ce qui nous touche encore aujourd’hui dans ces poèmes et qui doit encore nous faire réfléchir, c’est le témoignage poignant écrit par de très jeunes hommes (aussi bien Belges qu’Allemands par exemple). On y comprend l’atrocité vécue au quotidien, leur solitude, leur désespoir mais aussi leur compassion, leur fraternité et leur aspiration à la paix.

Jusqu’au 11 novembre, il est possible de faire cette promenade poétique. Et si vous venez avec votre classe, vous pouvez avoir des explications! Et il y aussi d’autres activités:

www.plumesetfusils.wixsite.com