Vendredi prochain, le 28 septembre, une grève importante aura lieu chez Ryanair. Dans cinq pays (Belgique, Espagne, Portugal, Italie et Pays-Bas), le personnel de cabine (stewards, hôtesses de l’air) sera en grève. Cet arrêt de travail n’est pas le premier. Depuis un an, la compagnie irlandaise est secouée par de nombreux mouvements de mécontentement parmi son personnel. Des milliers de vols ont déjà été annulés. Des hôtesses, stewards et pilotes se sont mis en grève dans plusieurs pays.

Mais cette fois, la grève prend une ampleur inédite (jamais vue). Sept syndicats (qui défendent les droits des travailleurs) ont lancé cet appel à la grève. Ce jour-là, en Belgique, cette grève pourrait entraîner la suppression d’environ 150 vols.

Des prix très (trop?) bas

Cela fait 33 ans que Ryanair pratique des prix très bas. Elle se présente d’ailleurs comme la compagnie qui a révolutionné l’industrie du transport aérien et permis à davantage de personnes de prendre l’avion.

En vendant des billets si bon marché, Ryanair ne comptait cependant pas renoncer au profit. La compagnie continue de faire des bénéfices. En un an, elle vient encore d’avoir un bénéfice net de 1,450 milliard d’euros.

Qui paie alors le prix fort?

Pour pratiquer des prix bas, l’idée de Ryanair a été de considérer l’avion de la même manière qu’un bus ou un train. À bord, l’espace en cabine est optimisé (utilisé au maximum) pour mettre le plus possible de personnes dans l’avion, il n’y a pas de repas ou de boissons gratuites pour les passagers… Tout est payant. À cela s’ajoutent parfois divers frais qui peuvent faire gonfler un prix de départ qui semblait avantageux.

Mais tout cela explique-t-il pourquoi il y a des tensions avec le personnel? En partie. Si la compagnie vend des billets bon marché, c’est aussi parce qu’elle mène une politique de salaires avantageuse pour elle. Basée en Irlande, elle ne tient pas compte des lois nationales des pays où elle travaille. Elle fixe donc des conditions de travail (horaire, salaire,…) qui ne correspondent pas aux lois belges, allemandes, hollandaises… Et jusqu’il y a peu, elle interdisait toute activité syndicale (que le personnel ait ses représentants syndicaux, chargés de défendre leurs droits). À présent, elle a reconnu officiellement des syndicats mais uniquement au Royaume-Uni, en Italie, en Allemagne et en Irlande.

Le 18 septembre, la direction s’est dite prête à reconnaître des délégations syndicales pour les pilotes et le personnel de cabine basés en Belgique et à appliquer la loi belge dans les contrats de travail, mais elle a demandé que la grève n’ait pas lieu le 28 septembre.

Pour les syndicats, c’est un premier pas, mais la grève est maintenue.