Un tuteur, c’est quelqu’un qui suit et conseille un élève, un enfant, un jeune. Dans une école de devoirs de Tubize (Brabant wallon), appelée La Fabrique de Soi, les tuteurs sont âgés de 16 à 18 ans environ. Ces jeunes s’engagent durant toute une année scolaire à suivre et à aider chaque semaine un enfant de primaire. Ce projet de tutorat est né il y a huit ans.

«Nous avons une bonne vingtaine de tuteurs et autant d’enfants, explique Simon de Halleux, le responsable. Nous recrutons les tuteurs en mai dans les écoles secondaires. Ils sont choisis en fonction de leurs motivations (les raisons pour lesquelles ils ont envie de faire du tutorat), de leurs expériences avec les jeunes, de leur caractère. Si je les sens beaucoup trop stressés, ça ne va pas, par exemple. On leur demande de passer un test comprenant différentes questions extraites de CEB de différentes années. Ils doivent réussir ce test avec au minimum 80%.»

Des tuteurs de qualité

Ces jeunes doivent aussi être débrouillards au niveau scolaire, autonomes (savoir s’organiser seuls), généreux et disponibles. Ils vont devoir s’engager à être présents chaque semaine d’octobre à juin. Simon de Halleux crée alors les binômes (un enfant avec un tuteur) en tenant compte des disponibilités de chacun et des caractères.

Les enfants aidés sont-ils tous en difficulté ?

«Pas nécessairement, répond Anne Beghin, la coordinatrice de la Fabrique de Soi. Certains enfants ont besoin d’un «grand frère» ou d’une «grande sœur» avec qui faire leurs devoirs. Il y a pas mal d’enfants qui sont très seuls, par exemple le soir après l’école, ou bien des enfants qui sont seuls à l’école, qui sont isolés. On voit que la Fabrique de Soi est devenue une fabrique de liens.»

C’est la première année que Sofiane, 8 ans, travaille avec Matthias, 17 ans. «Petit, j’avais beaucoup de facilité et déjà, j’aimais bien aider les copains de classe, explique Matthias. Je fais des études d’éducateur et je trouve cette expérience intéressante, y compris pour ma profession future. Avec Sofiane, on se voit une heure, le mardi et le jeudi. On travaille trois quarts d’heure et puis on joue un quart d’heure ou on discute.»

«Parfois, en classe, le prof ne nous aide pas, on est nombreux, je dois me débrouiller, raconte Sofiane. Ici, je peux demander à Matthias. J’aime pas trop l’école.»

Matthias écrit dans le journal de classe de Sofiane pour communiquer avec son enseignante. Il a aussi beaucoup de contacts avec la maman de Sofiane. «Je suis déjà allé chez Sofiane pour l’aider. Parfois, il chahute un peu en classe. Alors, j’ai proposé à la maman de Sofiane de l’emmener avec moi au sport. On fait du MMA (du combat en cage). Le sport cadre Sofiane et puis il se dépense. Au début, j’avais peur qu’il ait l’impression qu’avec moi, c’était comme l’école. Or, à la Fabrique de Soi, on fait les devoirs mais on discute aussi, on partage. Je pense que c’est important que Sofiane apprenne avec plaisir, sinon on se lasse.»

Envie de créer ce même projet? Contactez La Fabrique de Soi (qui est un service de Laïcité Brabant wallon).

www.lafabriquedesoi.be