Le Venezuela est un pays d’Amérique du Sud qui pourrait être très riche, car on pense qu’il dispose, dans son sous-sol, des plus grandes réserves de pétrole du monde.

Le pétrole, c’est un produit qui se forme dans des conditions particulières, après des millions d’années, à certains endroits de la Terre. On peut l’extraire (le faire sortir) du sous-sol et le traiter pour en faire de l’essence, du mazout, ou pour fabriquer des produits comme le plastique, le bitume des routes… Bref, le pétrole occupe une place importante dans l’économie du monde. D’ailleurs, 96% des revenus (de l’argent gagné) du Venezuela sont liés au pétrole.

Mais en 2014, le prix du pétrole sur le marché mondial a chuté. Du coup, le Venezuela a brutalement commencé à manquer d’argent. Le gouvernement a alors fabriqué des billets et la valeur de sa monnaie, le bolivar, s’est effondrée. Comme le bolivar ne vaut presque plus rien, il faut de plus en plus de billets pour acheter des produits et de plus en plus d’argent pour importer (faire venir de l’étranger) des marchandises.

Tout manque

Le résultat est terrible. Le pays fait face à des pénuries (manques) de produits alimentaires, de médicaments, de produits de base (nécessaires pour vivre). Les prix continuent à grimper en flèche. C’est ce qu’on appelle l’inflation. Dans ce cas, on parle même d’hyper-inflation, tellement l’augmentation est forte: en 2018, les prix auront augmenté de 1 000 000 % au moins!

Que fait le président?

Le président Nicolas Maduro prend des mesures pour tenter de résoudre la crise.

Il a créé une cryptomonnaie, sans pièces ni billets, qu’il appelle le petro. Celle-ci est liée à une nouvelle monnaie nationale: le bolivar souverain. Les nouveaux billets de banque ont cinq zéros de moins. Le plus gros billet, de 50 millions d’anciens bolivars, vaut donc maintenant 500 bolivars souverains, ce qui correspond à …7,28€!

Le président a aussi décidé de bloquer les prix de 25 produits de base, qui ne peuvent donc plus augmenter. Mais beaucoup de commerçants ne respectent pas cette décision, et 10 des 25 produits de base sont de toute façon en rupture de stock (il n’y en a plus).

La fuite

Pour les Vénézuéliens, la vie devient trop difficile. Ils ont faim, n’ont plus de quoi se soigner, manquent de tout, sont épuisés et désespérés. Depuis 2015, plus de 1,6 million d’entre eux ont fui le pays. Depuis début janvier, le mouvement s’accélère. Des centaines de milliers de personnes ont quitté le Venezuela pour se réfugier dans les pays voisins: Colombie, Équateur, Pérou et Chili, essentiellement.

L’arrivée de ces migrants (gens qui quittent leur pays pour vivre ailleurs) est compliquée à gérer pour les pays voisins. Pour freiner le mouvement, le Brésil a envoyé son armée à la frontière, et le Pérou exige, désormais, un passeport pour tous les Vénézuéliens qui veulent entrer sur son territoire. Problème: le Venezuela peut difficilement fournir des passeports à ses habitants, car il n’y a presque plus de papier pour imprimer ces documents officiels!

L’Équateur organisera, les 17 et 18 septembre, une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de 13 États de la région pour essayer de faire face à ces déplacements de population. Plusieurs pays proposent leur aide au Venezuela pour tenter de régler la crise économique. Des solutions, il faudra en trouver…