Ton album s’appelle «Juste un Rêve». Ça reflète ta vie?

Oui, je vis un rêve éveillé, qui continue à se réaliser grâce à mes fans. Mais je trouve important de dire que j’ai une vie très simple. J’ai un appartement normal à Paris. Je regarde des séries dans mon canapé, je sors en rue, je fais mes courses, je fais la queue comme tout le monde… Je ne vis pas, comme certains l’imaginent, dans un hôtel cinq étoiles et je n’ai pas tout ce que je veux d’un claquement de doigts!

Une de tes chansons s’appelle «Carpe Diem». Son message revient beaucoup dans tout l’album. Peux-tu l’expliquer?

Carpe diem, en latin, veut dire: «Au jour le jour». C’est ma façon de vivre: profiter de chaque instant, vivre le présent, même si penser au futur et rêver grand sont importants. On ne sait pas de quoi demain sera fait, donc il faut profiter d’aujourd’hui. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai mis un tournesol sur la pochette. Il rappelle le soleil et mon album se veut solaire, chaleureux, positif.

Comment est née la chanson «Mondial»?

À la base, cette chanson s’appelle Carnaval et parle de fête, de mélange de couleurs et de cultures. Je l’ai écrite avec Soprano. Je voulais travailler avec lui parce qu’il arrive à faire passer des messages de tolérance et de paix sur des musiques festives. Et puis, on a transformé «carnaval» en «mondial» parce que la coupe du monde rassemble aussi.

Cette idée de fraternité et de paix est souvent présente. Il y a même une chanson qui s’intitule «War» (guerre). Tu es Israélienne, est-ce que ça joue un rôle dans cette préoccupation?

War, c’est pas seulement pour Israël mais aussi pour d’autres pays. J’ai toujours senti que j’étais citoyenne du monde. J’ai des amis de tous les milieux sociaux (riches, très riches, pauvres, très pauvres,…), de tous les styles et de toutes les cultures. C’est important de se mélanger, de comprendre comment les autres voient les choses. Dans les informations, il y a beaucoup de négativité, de guerres, de violence. J’ai voulu prôner la paix.

Plus léger: «Madame Officiel». Une petite explication?

J’ai écrit ce texte après avoir regardé un épisode de la série Black Mirror. Ça se passe dans une société future où tout le monde se note avec les portables. Je trouve qu’on y est déjà un peu, avec des jeunes qui sourient pour se prendre en photo et publier des images où elles sont belles. Elles soignent leur image, mais se mentent à elles-mêmes, et il y a un mal-être, parfois. Je suis dans le lot, ce n’est pas une critique, mais juste une description de ce qui se passe sur les réseaux sociaux.

«Jambo» parle de racines familiales. Mais c’est un mot qui veut dire «bonjour» en swahili, une langue africaine. Tu as des origines africaines?

J’ai des origines un peu partout, mais les parents de ma mère viennent du Yémen. Ce pays est juste en face de l’Afrique et il y a beaucoup de points communs. J’ai écrit cette chanson après un voyage au Zanzibar. J’ai été marquée par les gens qui sont heureux d’accueillir, heureux de ce qu’ils ont, alors qu’ils sont très pauvres. Cette chanson est un hommage à ces gens et à toute l’Afrique. Mais l’idée, c’est aussi que peu importe le pays où je vais, j’ai besoin de parler avec les gens, de voir comment ils vivent, de comprendre comment ils voient le monde.