Le 17 novembre 2016, Thomas Pesquet s’est envolé pour l’espace. Pendant 196 jours, ce Français a partagé en direct, sur les réseaux sociaux, ce qu’il vivait à bord de la station spatiale internationale ISS. Ce 3 juillet, il est venu en Belgique pour raconter cette aventure extraordinaire…

«Avant de partir dans l’espace, il faut se préparer. Quand j’ai été sélectionné pour devenir astronaute (6 astronautes retenus sur 8 413 candidats!), j’ai suivi des milliers d’heures de cours en classe. Avec mes collègues astronautes, on a aussi participé à des stages de survie en montagne, sur l’eau, sous terre, dans la neige, sous l’eau… Il a fallu se préparer aux procédures médicales, puisqu’il n’y a pas de médecin dans l’espace. On a appris à faire des points de suture (coudre la peau), à arracher une dent… Pendant sept ans, j’ai aussi fait deux heures de sport par jour et appris des langues (russe, anglais, chinois…). On a également appris toutes les expériences scientifiques qu’on nous demandait de faire. On s’est entraînés au scaphandre en piscine, on a appris à piloter la capsule Soyouz… Pour pouvoir s’envoler, il a fallu obtenir de bonnes notes

À 400 km de la Terre

Enfin, Thomas Pesquet est parti à bord de la station spatiale ISS. Cette station accueille en permanence des équipages d’astronautes depuis 2001. «Nous étions le 50e équipage », explique Thomas Pesquet. Il commente un film qui le montre en mission. Il explique les expériences scientifiques, son travail, ses 2 h 30 d’activités sportives par jour, indispensables, car les muscles ramollissent dans l’espace!

Enfin, on le voit avec casque et tenue complète, dehors, à l’extérieur de la station. «Nous avons eu six sorties en scaphandre en six mois», explique-t-il. Ces sorties sont des moments exceptionnels. «Elles sont préparées à l’avance et on est en contact avec la base au sol, qui nous guide. Toutes les poignées jaunes que vous voyez sur la station sont numérotées. Au sol, ils te disent: «mets ta main là, puis là»… Il faut dire qu’avec notre scaphandre, notre champ de vision n’est pas très grand. Si en plus, on est dans la nuit, on ne voit qu’avec une lampe sur notre casque. Et puis, on n’est pas très agiles. C’est comme faire de l’alpinisme en armure. Enfin, il faut toujours rester attachés! Évidemment, là, on peut regarder la Terre à 400 km sous nos pieds. Mais il ne faut pas avoir le vertige! Et d’ailleurs, il faut apprendre au cerveau qu’on est attachés et qu’on ne va pas tomber, sinon il a des réflexes de panique.» Thomas explique aussi que dans l’espace, il n’y a pas d’air: «C’est le vide absolu. On a de l’oxygène dans notre scaphandre mais si on le perce, si on déchire notre gant par exemple, c’est une catastrophe. Autre danger: la température, à la surface de la station, peut passer de -100 °C à 150°C, selon la position par rapport au Soleil. Nos gants de protection sont indispensables!»

Thomas répond à des questions. Que fait-on des déchets? Quelles sont les sensations au retour sur Terre? Comment se lave-t-on? Que ferait-il s’il croisait de la vie extraterrestre?… Une heure de conférence passionnante!