Les Rohingyas forment un peuple qui, depuis des dizaines d’années, n’est pas traité comme le reste de la population birmane. Ils n’ont, par exemple, pas le droit de porter la nationalité birmane et sont donc apatrides (sans pays). Ils n’ont pas non plus les mêmes droits que les Birmans pour la nourriture, la scolarité et les études, les emplois… Même se déplacer d’un village à l’autre dans leur État d’Arakan, au sud-ouest du pays, est difficilement autorisé.

En août 2017, la situation s’est encore aggravée. Des villages rohingyas ont été détruits par l’armée birmane. Pour tenter de sauver leur vie, presque tous les Rohingyas se sont enfuis dans le pays voisin, le Bangladesh. Ils sont ainsi environ 900 000 à survivre dans des camps formés de huttes, cabanes…

La mousson

Malheureusement, début juin, la saison de la mousson a commencé, avec ses pluies torrentielles (très abondantes) et des violentes rafales de vent.

L’alerte a été lancée par l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance). Selon cette organisation, certaines constructions ne résistent pas: près de 1 000 abris, 15 puits, plus de 200 latrines (toilettes creusées dans le sol), deux postes de santé et deux hangars où étaient stockés de la nourriture ont déjà été abîmés ou détruits.

L’eau monte et inonde les voies d’accès. Il est devenu difficile de se déplacer dans la boue, à pied, pour aller chercher de la nourriture, se laver ou rejoindre un espace «enfants» avec jeux et classes.

Il y a même du danger. Cette région est faite de collines. Lorsque les réfugiés sont arrivés, ils ont coupé les arbres afin de construire leurs abris et faire du feu pour se chauffer et cuisiner. Du coup, il n’y a plus ni arbres, ni plantes, ni rochers pour retenir la terre sur les pentes des collines. Les fortes pluies commencent à entraîner certaines terres, qui se détachent et glissent vers le bas de la colline, emportant les cabanes avec elles.

Depuis mars, des milliers de réfugiés ont été déplacés pour les éloigner de ces dangers. Mais le terrain disponible est réduit et beaucoup de familles n’ont pas eu l’envie ou la force de quitter leur nouvel abri en prévision d’un éventuel risque.

La mousson va durer plusieurs semaines. Les organisations humanitaires (qui aident les populations dans le besoin) font tout ce qu’elles peuvent pour continuer à nourrir, loger, assurer la sécurité et les besoins essentiels des Rohingyas.