Depuis septembre 2017, les 21 classes de cette école de Bruxelles travaillent à créer un climat de paix. Le défi a été bien relevé puisque le 25 mai, l’Institut Maris Stella s’est vu remettre le titre d’ «École de la Paix»!

Mais comment fait-on grandir la paix dans une école? Des élèves de 6e année l’expliquent: «On a d’abord appris, quand il y avait des disputes, à chercher la paix en soi. Pour cela, il faut se mettre dans un endroit calme, à l’écart, là où l’on peut un peu se relaxer, réfléchir à la dispute et à ce qu’on pourrait mettre en place. Pour trouver la paix intérieure, il ne faut pas être trop dur avec soi (se juger sévèrement).»

Ce genre de conseils, les élèves les ont reçus de l’association Éducation Globale et Développement. Chaque semaine, trois animatrices sont venues travailler à la paix avec les élèves de primaire et de maternelle.

«On ne doit pas trouver seul(e) une solution au conflit, ajoutent des élèves de 6e année. Il faut aller trouver la personne et lui exprimer ce qu’on ressent puis ensuite l’écouter. Il faut parler paisiblement.»

Les enfants insistent, on ne discute qu’entre «quat’z’yeux», pas question d’amener un groupe!

Ils ont appris à communiquer, à comprendre l’autre, à penser à lui. «On doit avoir de l’empathie (capacité de comprendre les émotions et les sentiments des autres), savoir se mettre à la place de l’autre et ainsi ressentir qu’il a également souffert de la dispute.»

Par étapes et en expérimentant

«Chaque fois qu’on apprenait quelque chose, comme par exemple dire ses émotions, on s’en servait pour réaliser l’étape suivante. C’est comme cela que l’on devient capable d’arrêter les disputes.»

Les élèves mettent beaucoup en avant la «règle d’or»: fais à l’autre ce que tu veux qu’il te fasse.

«On sait aussi que si l’autre ne se sent pas prêt à faire la paix, il faut lui laisser du temps, même si ça dure une semaine car on ne force personne à la paix.»

Selon ces élèves de 6e année, le nombre de disputes a chuté. Une élève raconte: «L’an passé, j’étais seule contre le reste de la classe. C’est à présent fini». Une autre élève ajoute: «J’ai vraiment compris ce qu’elle ressentait. Ça ne se fait pas trop ce qu’on lui a fait!».

Selon une élève, les choses s’enveniment aussi quand les discussions se poursuivent sur les réseaux sociaux. Une photo postée sur Instagram peut faire beaucoup de dégâts!

Une des animatrices, Noémie, explique: «Nous veillons à ce que tous les élèves se mélangent. Par des exercices, on fait passer des valeurs de paix, d’entraide, de coopération et même de politesse. Tout se fait par des histoires, des sketchs (mises en situation), des jeux, des chansons,…C’est un processus qui prend du temps. Dans certaines écoles, on continue durant plusieurs années et certains élèves finissent par devenir des médiateurs, c’est-à-dire des personnes qui, où qu’elles soient, proposent leurs services si elles assistent à un conflit.»