La naissance de l’Érythrée est arrivée après une guerre contre l’Éthiopie. Celle-ci a duré 30 ans et a fait des dizaines de milliers de morts et de réfugiés (qui ont fui le pays à cause des combats).

En 1991, les combattants érythréens du groupe FPLE (Front populaire de libération de l’Érythrée) gagnent en effet la guerre. Un référendum est alors organisé en Érythrée: ce vote permet aux habitants de dire s’ils souhaitent que l’Érythrée reste une province de l’Éthiopie, ou s’ils préfèrent l’indépendance (devenir un pays, ne plus faire partie de l’Éthiopie). C’est la seconde option qui est choisie. Le 24 mai 1993, l’Érythrée devient un État, avec à sa tête, le chef du FPLE, Isaias Afewerki.

Et aujourd’hui?

L’Érythrée est toujours dirigée par le même homme! Personne ne peut le critiquer et aucun autre parti politique ne peut exister que le FPLE. Selon Amnesty International, une organisation qui défend les droits humains dans le monde, plusieurs milliers d’Érythréens sont en prison pour leurs idées ou leur religion, sans avoir été jugés et sans possibilité de se défendre. L’emprisonnement dure parfois plus de dix ans, sans contact avec la famille.

En Érythrée, il n’y a qu’une chaîne de télévision, qui appartient au gouvernement, et tout journal ou média privé (qui n’est pas contrôlé par l’État) est interdit.

L’école est gratuite, les rues sont propres, il y a peu de criminalité. Mais c’est un des pays les plus pauvres du monde. La faim cause de graves problèmes. L’Unicef, qui protège les enfants dans le monde, indique des dizaines de milliers d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition sévère et que beaucoup ont un retard de croissance (ils grandissent lentement, à cause du manque de nourriture).

Un interminable service national

Enfin, tous les jeunes doivent, pour obtenir leur diplôme de secondaire, passer par le service national. Ils sont envoyés dans un camp militaire à Sawa, au nord-ouest du pays. Ce service national obligatoire pour les filles et les garçons est d’une durée indéterminée (personne ne sait quand il va prendre fin). Il commence par deux ou trois mois d’entraînement militaire très dur. Ensuite, les jeunes doivent suivre des cours où on leur apprend l’amour pour le pays, le sens du service… Ils peuvent ensuite passer leurs examens.

Le gouvernement décide alors ce que les jeunes diplômés feront comme études, comme travail… ou s’ils continueront leur service national. Ce service peut encore durer dix ans, voire vingt! Il arrive même que, bien après, les Érythréens soient rappelés pour «rendre service» en travaillant sans être payés, sous la menace: prison, torture, …

Chaque année, des milliers d’Érythréens tentent de fuir leur pays. Mais c’est difficile et dangereux. Quelle qu’en soit la raison, il est interdit de sortir du pays pour les Érythréens qui ont entre 5 et 50 ans!

On imagine bien que, pour la plupart des Érythréens, ce 25e anniversaire n’est pas très joyeux.