Nicolas Maduro, le président sortant, avait demandé à ce que les élections soient avancées de décembre à mai. Elles viennent donc d’avoir lieu et il les a remportées avec 68% des voix contre 21% pour son principal adversaire. Celui-ci, Henri Falcon, a annoncé qu’il ne reconnaissait pas les résultats du vote en raison des nombreuses irrégularités constatées. Même chose de la part des États-Unis, de l’Union européenne et de 14 pays d’Amérique latine.

Une crise qui dure

Nicolas Maduro a été élu en 2013 suite à la mort du président Hugo Chavez, resté à la tête du pays durant 14 ans. Maduro était un fidèle du président Chavez.

Hugo Chavez avait fait reculer la pauvreté au Venezuela. Il avait développé des programmes sociaux pour supprimer l’analphabétisme (c’est lorsque des personnes ne savent ni lire, ni écrire), avait subventionné (donné de l’argent pour) la santé, le logement et favorisé l’accès à l’éducation.

Cette «révolution» avait été regardée avec attention par d’autres pays d’Amérique du Sud et suivie avec inquiétude par les États-Unis qui conservent beaucoup d’intérêts dans la région.

Alors qu’il y a 15 ans, le Venezuela était le pays le plus riche d’Amérique du Sud… il a à présent d’énormes dettes (doit rembourser de l’argent). Une des raisons? La chute des prix du pétrole. Le Venezuela n’est plus parvenu à payer ses importations, c’est-à-dire les produits qu’il doit faire venir de l’extérieur. Il y a régulièrement de graves pénuries (manques) de médicaments, nourriture… Selon certains, ces pénuries sont parfois aussi organisées lors du transport: certains dans le pays gardent une partie des produits, ont envie de se faire de l’argent au passage… Quoi qu’il en soit, les prix des marchandises ont fortement grimpé.

Que va changer cette réélection?

Plus d’un électeur sur deux n’a pas voté. L’opposition (ceux qui ne sont pas au pouvoir) aurait voulu un changement de président. Elle accuse Maduro de se donner tous les pouvoirs (celui de faire des lois, de les appliquer, de rendre la justice). Le recours à la force, l’enfermement des opposants, la détention arbitraire (sans que la loi l’autorise) de manifestants… tout cela est largement dénoncé.