Cuba, c’est une île des Caraïbes (entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud). Un changement important est en train de s’y produire. Mais reprenons le début de l’histoire…

La révolution cubaine

Le 1er janvier 1959, des hommes armés prennent le pouvoir à Cuba. Depuis trois ans, ils se battaient contre le dictateur en place (celui qui dirigeait d’une main de fer).

Les hommes qui renversent (chassent) ce dictateur font la révolution: ils changent tout. Leur chef, Fidel Castro, prend la tête du pays. Il instaure un régime communiste. Autrement dit, il gère avec des idées communistes, où tout est mis en commun et censé être partagé équitablement (de manière égale). Tous les biens appartiennent dorénavant à l’État: maisons, entreprises, terrains… L’État se charge de loger les habitants, de les faire travailler, de leur fournir des soins de santé, de la nourriture, l’enseignement…

Cuba est ainsi dirigé par Fidel Castro jusqu’en 2006. Malade, il transmet alors le pouvoir à son frère, Raul Castro.

Pendant toutes ces années, personne ne peut contester le pouvoir de ces hommes ou les critiquer. Cuba est une dictature (pays sans liberté). Jusqu’en 2014, Cuba est complètement isolée du monde.

Une lente détente

Mais depuis quelques années, Raul Castro transforme lentement les choses. Il a autorisé les Cubains à acheter et vendre leur logement ou leur voiture. Il a mis fin aux règles très strictes qui empêchaient les Cubains de voyager à l’étranger. Il a permis à sa population de développer des activités économiques privées (ouvrir un magasin, une entreprise…).

En 2014, il a même annoncé qu’il allait renouer des relations avec son plus grand ennemi, les États-Unis. Il a invité et reçu le président américain de l’époque, Barack Obama, et les deux pays ont ouvert une ambassade (représentation officielle d’un État) l’un chez l’autre.

Pas terminées

Les réformes (transformations) entamées par Raul Castro ont donné de l’espoir à ceux qui rêvent de liberté. Mais le chemin est encore long.

Les dissidents (ceux qui ont d’autres idées que le parti communiste au pouvoir) sont encore régulièrement arrêtés. En général, ils ne restent plus des années en prison comme avant, mais ils sont arrêtés quelques heures ou quelques jours plusieurs fois par mois.

La manière de choisir le nouveau président est également parlante… Raul Castro, 86 ans, a en effet cédé la place à quelqu’un d’autre. Mais ce ne sont pas les Cubains qui ont choisi leur président.

Un vote étonnant

Le 11 mars, les Cubains ont été invités à approuver les noms de quelque 600 membres de l’Assemblée nationale cubaine (le Parlement, qui fait les lois). Les candidats avaient été sélectionnés d’après «leur mérite, leur patriotisme (amour du pays), leurs valeurs morales et leur passé révolutionnaire». Les Cubains n’avaient pas à choisir, puisqu’il y avait autant de candidats sélectionnés que de sièges (postes, places) à pourvoir au Parlement. Aucun candidat n’était membre de la dissidence. Il n’y a pas eu de campagne électorale et les présentations biographiques (le passé, la vie des candidats) étaient affichées par les autorités cubaines. Bien sûr, les noms de tous les candidats ont été approuvés lors du vote du 11 mars.

Ce 19 avril, cette nouvelle Assemblée devait se réunir pour désigner, en son sein, les 31 membres du Conseil d’État. Les 31 membres du Conseil d’État devaient alors choisir celui qui, parmi eux, deviendrait président.

Au moment de terminer ce journal, on ne savait pas encore ce qui allait se passer le 19 avril. Beaucoup pensent que c’est Miguel Diaz-Canel, 57 ans, qui sera choisi pour succéder à (prendre la suite de) Raul Castro. C‘est le vice-président («sous-président») de Cuba depuis 2013. Poursuivra-t-il les réformes? Le vieux Raul Castro y veillera sans aucun doute. Il compte rester à la présidence du parti communiste jusqu’en 2021.