Depuis 2011, une guerre déchire la Syrie, un pays au bord de la Méditerranée, à l’est. Différents groupes rebelles s’opposent au président Bachar el-Assad et veulent le faire partir.

Près de la capitale, Damas, se trouve la région de la Ghouta orientale. Depuis 2013, elle est aux mains de plusieurs groupes rebelles et encerclée par l’armée syrienne.

En février, l’armée syrienne a lancé une offensive (bataille) pour reprendre la Ghouta, avec l’aide de la Russie et de l’Iran. En moins de deux mois, les bombardements ont coûté la vie à 1 600 habitants. Environ 150 000 personnes ont fui pour se réfugier dans des camps ou pour aller dans une autre zone rebelle, dans le nord-ouest du pays.

Pour la population, la décision de partir ou de rester est souvent difficile. Dans les deux cas, les risques sont réels: être tués, être arrêtés et torturés en prison, être obligés de rejoindre l’armée, partir vers l’inconnu…

Des attaques chimiques?

Depuis des semaines, donc, les forces syrienne et russe font tout pour encourager les rebelles à se rendre et la population à fuir. Une partie a accepté. D’autres sont restés. Les bombardements se sont intensifiés (sont devenus plus forts) début avril.

Selon des médecins d’une organisation américaine qui est sur place et selon des secouristes syriens, il y aurait eu deux attaques chimiques sur la ville de Douma le 7 avril. Environ 500 personnes auraient souffert de problèmes de santé typiques d’une attaque avec des produits chimiques: une respiration très difficile, le cœur qui bat lentement, les yeux brûlés, de la mousse qui sort de la bouche… Entre 50 et 100 personnes auraient perdu la vie.

Si ces attaques chimiques ont bien eu lieu comme on le pense, c’est grave. Utiliser de telles armes est interdit.

Beaucoup accusent le régime (le pouvoir, les dirigeants) syrien. Selon certains, l’attaque chimique aurait atteint son but: les derniers rebelles auraient accepté de partir. Le régime syrien a récupéré presque toute la Ghouta.

Quelles réactions?

Ce n’est pas la première attaque chimique depuis le début de la guerre en Syrie. Le monde est choqué, mais que faire pour empêcher cela?

Au début de la semaine, le président américain menace de répondre avec force. La France et la Grande-Bretagne veulent également une réaction ferme. La Chine, elle, s’oppose au recours à la force. La Russie, alliée du président syrien, dit qu’il n’y a pas eu d’attaque chimique, que c’est une invention.

À l’ONU (Organisation des Nation unies, chargée de la paix dans le monde), on réclame une enquête. Mais par qui, comment, et avec quels effets? Aucun accord ne semble se dessiner sur ces points.

Au moment de terminer ce journal, la tension monte entre les Américains, qui annoncent des frappes de missiles, et la Russie, qui met en garde contre toute attaque pouvant déstabiliser la région.