« La dyspraxie, est-ce une sorte de timidité ? » demande un enfant avant le spectacle. Non. Mais sa question montre que l’on connaît mal ce trouble.


Comme tous les troubles « dys » (dyscalculie, dyslexie, dysphasie,…), la dyspraxie est un trouble inné c’est-à-dire qu’il se présente dès la petite enfance. Pour Pirlouit (joué par Clément Goethals, à droite sur la photo), cela s’est découvert peu après qu’il a appris à marcher. « C’est la seule fois, où l’on m’a appelé champion », dit Pirlouit en parlant de son apprentissage de la marche. Car ensuite, courir ou sauter sont apparus très compliqués pour lui. Pareil pour lacer ses chaussures, ouvrir une canette, rattraper une balle… et malheureusement aussi écrire.


En fait, la dyspraxie est un trouble du mouvement.  Pirlouit, comme toutes les personnes qui ont ce trouble, est incapable, en tout ou en partie, d’exécuter des gestes volontairement ou de manière automatique. Le spectacle, Dys sur Dys nous le fait bien comprendre en nous mettant face aux difficultés de Pirlouit. 

Pirlouit croise des personnes tout aussi différentes que lui

Dys sur Dys est un spectacle rythmé, joyeux, rempli de musique, de danse, d’énergie et de poésie. Comme c’est le parcours de vie de Pirlouit, on y croise quantité de personnages, inattendus, incarnés par Gaspard Dadelsen.
Ces autres personnes sont tout aussi différentes que Pirlouit. Richard, son meilleur ami, est d’ailleurs diagnostiqué comme étant un zèbre, un enfant à haut potentiel (HP). « Pas facile d’être un zèbre qui a tant de mal à se faire passer pour un cheval ». 


Et puis il y a Fantômette, celle qui ne peut être vue que de Pirlouit. Dans ce rôle de Fantômette, Lucile Charnier apporte un tonus, une joie, des trouvailles aussi pour aider Pirlouit à s’adapter et oser être qui il est, indépendamment de ce trouble.

Fantômette et Pirlouit.


Les enfants réagissent beaucoup

Dans la salle, les réactions sont très nombreuses parmi les enfants. Le moment où Pirlouit prend conscience de son trouble est accueilli par des regards très attentifs.
La musique, l’énergie de Fantômette, l’humour bien présent, permet au public de rire, de réagir à plusieurs reprises. À la sortie, les mines sont animées et ravies : « c’était trop bien ». Car la vie de Pirlouit parle aussi de l’école, de l’amitié, du sentiment amoureux, de l’envie aussi d’être « comme les autres ». Or, on a senti et compris que cette différence fait courir des risques à celui qui en est porteur, dont celui d’être rejeté. Alors ce serait dix sur dix, si cela n’était plus le cas.