De quoi vouliez-vous parler avec ce film ?

Le film est un lointain cousin des Choristes (un film dans lequel il a interprété un surveillant dans un centre de rééducation pour mineurs et où la musique est très importante). Je ne l’aurais pas fait si on ne me l’avait pas proposé. J’ai découvert la force de la musique. Il y a dans ce film, ce que j’aime beaucoup, la transmission. Quelqu’un qui donne une leçon et en prend une. Là, c’est ce petit bonhomme qui a une passion. Je peux me projeter. Moi c’est le théâtre, lui la musique. Pour lui, ce n’est pas facile, sa mère refuse sa passion, il a une vie pas facile, ses copains sont dans une pauvreté extrême. Ils vont rencontrer un mec qui lui est dans le chemin inverse. Il est abandonné et a perdu la force vitale. J’aime beaucoup ces personnages. Ce sont des gens qui sont tombés, qui vont tomber très bas, mais qui vont remonter grâce à ce qu’ils vont faire pour les autres.

J’ai toujours soigné mon mal de vie par la vie. C’est la vie qui m’a souvent guérie. Le personnage de Marc Lavoine est un chanteur qui n’a plus envie d’avoir envie. Il va retrouver grâce à ce coaching, ce plaisir et il va retrouver sa force vitale.

L’histoire se déroule à La Réunion. Pourquoi avoir choisi cette île ?

C’était au départ un film africain, mais je n’avais pas la légitimité de faire un film africain. Je connais un peu La Réunion et je l’adore. Il y a ce mélange de couleurs de peau, de religions, de paysages. C’est dingue !

Soan, l’acteur qui interprète Nelson, est réunionnais, il est très aimé là-bas. Ça m’a plus car j’ai pu raconter cette espèce de fable, ce conte de Noël. Sauf qu’il fait 50 degrés au soleil.

Vous faites un film avec des enfants et de la chanson. Ce n’est pas compliqué ?

Marc est un chanteur extraordinaire et Soan a un talent formidable. Pour la direction des trois enfants, c’est très compliqué, il faut beaucoup de patience, de bienveillance et finalement quand vous avez tout ça il y a des choses magiques qui se passent.

Dans le film, les deux amis de Nelson sont en situation de précarité, ils sont très pauvres et vivent à la rue.

Je ne voulais pas quelque chose d’angélique. La Réunion c’est un très beau pays mais il y a aussi des gens qui sont dans des situations difficiles. Je ne fais pas un film social mais je ne peux pas m’empêcher d’être dans une certaine vérité.

La chanson créole est très présente dans le film.

Il y a surtout cette chanson Mon Péi composée Davy Sicard, que l’on voit d’ailleurs dans le film. Avec cette chanson il voulait faire un hymne positif. . Elle a eu un petit succès là-bas mais j’espère que ça va vraiment devenir un hymne. C’est une chanson qui raconte les difficultés des Réunionnais, de tous ces gens qui ont été des esclaves. Soan l’a bien chantée et Marc l’a retravaillée avec lui. Il y a une chanson que j’aime beaucoup c’est celle qu’il chante avec la grand-mère. C’est le père de Soan qui l’a composée.

Concernant les musiques du coaching, ça nous a amusés de choisir des chansons un peu idiotes. Ce coaching est bidon, il fait ça pour se marrer. La chanson de fin correspond totalement au film. Ça donne une émotion supplémentaire. J’ai toujours adoré la musique mais là j’ai touché du doigt la force pure de l’émotion.

Vous cumulez le poste d’acteur et de réalisateur, ce n’est jamais trop lourd ?

Pour ce film, j’ai un second rôle, c’est un petit rôle. Pour moi ce n’est pas plus fatigant. À la limite, c’est même moins fatigant. Quand je joue, je m’aperçois que je suis moins fatigué que les jours où je ne joue pas. En jouant, vous faites l’idiot donc ça vous détend. Je me suis amusé à faire les scènes avec Marc, notamment celle du téléphone.