Tu passes du théâtre à des plateaux de tournage de films, puis à des concerts. Ce sont des ambiances très contrastées !

Je trouve ça bien, de vivre des choses différentes, c’est ça qui me passionne. Sinon, je me lasserais. Après, mon rêve d’enfant et mon métier, c’est acteur. Donc si je devais choisir, ce serait ça. Mais il n’y a pas de raison. Je pense qu’il faut s’exprimer dans le plus de disciplines possible. L’une me nourrit pour l’autre. Et il y a toujours ce point commun, qui est le jeu, l’acting : ça reste de la représentation.

Aucune préférence ?

La scène. C’est là que je me sens le mieux. Il y a une libération que je ne trouve nulle part ailleurs, un lâcher prise.

Ton deuxième album, « It’s happening now », est sorti en janvier. Il a eu le succès que tu prévoyais ?

Je ne prévoyais rien. C’était un petit risque parce qu’il a pris un chemin différent en termes de son. C’est un peu plus rock, un peu plus organique. Mais ça, c’est ce que je voulais. Je me dis que dans chaque album, je dois essayer quelque chose de très différent. C’est un petit challenge que je me suis mis. Donc peut-être qu’un jour, je ferai un album de jazz, un album de blues. J’ai vraiment envie de ne pas me laisser enfermer dans une case. Je voulais donc quitter l’électropop.

Comment vis-tu le succès ? Tu ne te sens pas épié, pris en photo tout le temps ?

Je n’ai jamais eu aucun problème. Les gens sont respectueux, bienveillants. Et honnêtement, je trouve qu’à partir du moment où tu te lances dans un métier comme ça, il faut l’accepter. Ça fait partie des règles du jeu. Il faut l’intégrer, ou s’en protéger, mais ce serait mal venu de cracher dans la soupe. J’ai choisi un métier public où j’ai envie de partager des choses avec les gens, il faut pouvoir accueillir les retours aussi, que ce soit positif ou négatif.

À quoi ressemble ton public ?

J’ai l’impression que j’ai un public très large, avec des enfants, des ados, des parents, des grands-parents… C’est chouette, je trouve, que des gens trouvent des choses qui leur plaisent dans ma musique à différentes périodes de leur vie.

Aux Francofolies de Spa 2022. (ÉdA)

Tu sembles sûr de toi, à l’aise…

Pas du tout ! Sur scène, il faut l’être, mais dans la vie, j’ai beaucoup de doutes, je suis angoissé.

Tu étais timide, enfant ?

Oui, j’étais angoissé, nerveux, timide. J’avais peu confiance en moi. À l’âge de 7 ans. mes parents m’ont inscrit au théâtre pour ça. J’en faisais tous les mercredis après-midi, et ça m’a aidé à m’ouvrir et à donner du sens. Ça a pris du temps mais au moins, j’ai su assez jeune quel métier je voulais faire. J’ai pas le souvenir d’avoir voulu être pompier ou autre chose. Ça a toujours été acteur, comédien.

Que voudrais-tu dire au Thomas que tu étais quand tu avais 11 ans ?

Que le doute sera toujours là mais qu’il faut faire avec, qu’il faut l’intégrer et passer au-dessus. Qu’il faut continuer à se battre pour ses rêves et ses passions. C’est le plus important : mettre l’accent sur ce qui compte, ce qui te fait vibrer, où tu te sens vivre… et de mettre toute ton énergie dedans. Et en fait, c’est ce que je conseillerais à tout le monde : trouver le petit truc où il y a une vibration et une fois que tu l’as trouvé : focus là-dessus ! Et ça peut être n’importe quoi, ça n’a rien à voir avec la célébrité. Le but ultime, c’est d’être bien dans ses bottes.