Jean-Jacques Sempé était un dessinateur humoristique. C’est en 1959 qu’il crée avec René Goscinny (disparu en 1977) l’aventure du Petit Nicolas. Goscinny et Sempé signeront ensemble plus de 200 histoires.

Depuis 1959, Sempé avait publié quasiment un album par an (bien d’autres histoires que le Petit Nicolas) et signé une centaine de Unes (la Une est la première page d’un journal) dans la presse.

Ce dessinateur n’a eu l’enfance rêvée du Petit Nicolas. Il a connu la pauvreté et un beau-père et une maman qui le battaient.

Il était « plus facile de trouver un crayon et du papier qu’un piano »

Il était émerveillé par les musiciens. Enfant, il rêvait d’apprendre le piano. Mais il disait qu’à l’époque, il était « plus facile de trouver un crayon et du papier qu’un piano. » Il n’avait donc pas appris à en jouer. Il avait arrêté l’école à 14 ans et était devenu livreur de vin et avait acquis à cette occasion son premier vélo. Mais surtout, il s’était mis à dessiner « comme un fou, tout le temps » avec l’espoir de rapporter de l’argent à la maison.

En 1950, il avait vendu ses premières planches mais cela ne suffisait pas pour vivre, alors il avait quitté Pessac, près de Bordeaux et était parti à Paris. Il s’était engagé dans l’armée où il était souvent envoyé au trou (cachot) pour indiscipline.

Ensuite, il était parti aux Etats-Unis. En 1979, il était engagé au New Yorker, un magazine américain qui publie des reportages, des bandes dessinées, de la poésie et des fictions. Pour sa première Une (couverture du magazine), il avait dessiné un employé de bureau prêt à s’envoler depuis la fenêtre de sa tour.

« Le dessin, je n’étais pas particulièrement doué »

« Je m’étais persuadé que j’en avais envie (de dessiner). En fait pas tellement, non. Même maintenant d’ailleurs », confiait-il au journal Monde.

Dans chacune de ses oeuvres, Sempé aimait montrer combien l’homme est petit dans la nature, sa solitude dans la ville, ses disputes, ses ridicules et ses ambitions démesurées…

Sempé avait le don d’enchanter

« J’ai trouvé les Parisiens très gais. J’ai tout de suite été enchanté par le métro, les autobus, la fièvre de la ville. Et surtout j’ai fait beaucoup de vélo », racontait-il. Sempé ne parlait jamais de son talent. Il disait juste qu’il s’acharnait au travail. Il était capable de buter deux mois sur un seul dessin sans sortir.

« Le dessin, je n’étais pas particulièrement doué. Je m’en suis sorti parce que j’ai beaucoup travaillé ».

Ces dernières années, l’univers du Petit Nicolas a inspiré à quatre reprises le cinéma.