« Je suis curieuse et patiente », confie Marie-Aude Murail aux 70 enfants de 1re secondaire de l’institut Sainte-Marie à La Louvière. La rencontre est organisée par le Réseau louviérois de Lecture publique.
Cette écrivaine, qui a vendu des centaines de milliers de livres, raconte qu’elle a démarré l’écriture à l’âge de 12 ans. «Je ne savais pas que c’était un métier. J’ai d’abord écrit pour ma jeune sœur. Je suis donc devenue tout de suite une auteure de livres pour la jeunesse ! »


« Quelles sont vos sources d’inspiration ? », interroge un élève en parlant du livre L’assassin est au collège. « J’ai lu pour le plaisir Agatha Christie, Arsène Lupin…, explique Marie-Aude Murail. Ensuite, je les ai relus en mettant les mains dans le moteur, en regardant comme ça marche ! Ce livre (L’assassin est au collège) est un roman à énigmes (en anglais, on appelle ce genre le whodunit).  Dans ce genre-là, il y a un crime qui souvent se passe dans une pièce fermée. Personne n’a pu y entrer ni en sortir. Comme il y a plusieurs coupables potentiels, le travail est de découvrir lequel. Si tu veux écrire ce genre de livre, regarde d’abord ce que d’autres ont fait. »


Ce livre m’a créé beaucoup de liens

« Mais quelles expériences personnelles mettez-vous dans vos livres ? » , interroge une fille qui précise qu’avec sa classe elle a regardé Simple, le film adapté du livre du même nom.

Simple est un garçon de 23 ans mais qui a 3 ans d’âge mental. Son lapin lui parle, le pousse à faire des bêtises et Simple dit alors que ce n’est pas lui, mais Monsieur Pinpin, le responsable !


« Petite, raconte l’écrivaine, avec mon frère et ma sœur, nous faisions parler nos peluches. Dans ce livre, Simple fait la même chose. Simple est un garçon de 23 ans mais qui a 3 ans d’âge mental. Son lapin lui parle, le pousse à faire des bêtises et Simple dit alors que ce n’est pas lui, mais Monsieur Pinpin, le responsable ! Dans le film, le lapin n’est pas vivant. En revanche, dans le livre, on peut tout imaginer. En couverture du livre, c’est mon lapin d’enfance. J’ai fini par donner cette peluche à une jeune fille qui avait lu et relu ce livre jusqu’à le savoir par cœur. Cette jeune fille a eu des problèmes de phobie scolaire (angoisse massive qui survient à la simple idée d’aller à l’école) et elle a été harcelée. Elle a cessé d’aller à l’école et on a jugé à l’époque qu’il fallait l’envoyer dans un établissement pour problèmes mentaux. Avant de partir, elle m’a demandé si elle pouvait emmener le lapin. Je le lui ai donné. Elle me l’a rendu depuis lors et elle a aujourd’hui 20 ans. Je mets donc des choses personnelles dans mes livres mais mes livres finissent par rentrer dans ma vie aussi. »


La lecture des journaux est inspirante

L’écrivaine explique aussi qu’elle lit beaucoup les journaux, notamment pour les faits de société qu’elle y découvre. Elle observe ainsi que, depuis la pandémie, certaines personnes ne veulent plus sortir de chez elles et sont en train de se transformer en hikikomori (personnes coupées du monde qui vivent uniquement dans leur chambre), comme au Japon.


« Cela m’a inspiré pour la série Sauveur et fils, dont la 7e  saison est en préparation. » ■