Ces dernières années, les expositions d’art se font de plus en plus « immersives ». Le spectateur est plongé dans une expérience à la fois visuelle et sonore grâce à des projections en 3D et à la réalité virtuelle.

À Bruxelles, on a ainsi pu découvrir sous un nouveau jour les œuvres de Pierre Bruegel l’Ancien, Magritte, Klimt ou encore Van Gogh. C’est la première fois cependant qu’une expérience immersive est proposée pour une artiste femme, ici, Frida Kahlo. D’ailleurs, ce n’est pas une, mais bien deux expositions qui lui sont consacrées.

Deux expositions

Depuis le 17 mars, la Galerie Horta à Bruxelles présente l’exposition « Frida Kahlo. The Life of an Icon ». Dans celle-ci, aucune reproduction des œuvres de l’artiste n’est montrée, on se concentre sur sa vie à travers des collections de photographies historiques, de films, d’installations artistiques et numériques, d’objets de collection ou encore de musiques qui permettent de mieux comprendre son parcours.

« Viva Frida Kahlo Immersive Experience », l’autre exposition, a, elle, ouvert le 18 mars et est présentée au Digital Art Theatre, toujours à Bruxelles. Cette dernière propose de se pencher sur la biographie de l’artiste mais aussi sur son art… Ses tableaux prennent vie dans l’espace et englobent les spectateurs de mille couleurs.

Frida Kahlo, une vie douloureuse

Mais au fond, pourquoi s’intéresse-t-on tant à cette artiste ? Qui était Frida Kahlo ? Qu’a-t-elle apporté au monde de l’art et à la société en général  ?

Frida Kahlo, de son vrai nom Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón, était une peintre mexicaine née en 1907 et morte en 1954, alors qu’elle n’avait que 47 ans. Elle est principalement connue pour ses célèbres autoportraits (où elle se peint elle-même) qui ont un style particulier et sont très colorés.

Tout son art est marqué par les épreuves douloureuses qu’elle a vécues dans sa vie. À 8 ans, la jeune Frida tombe gravement malade : elle contracte une poliomyélite, une maladie très contagieuse (qui se transmet facilement à d’autres personnes) qui touche le cerveau et peut entraîner des paralysies. Cela la rend boiteuse.

À 18 ans, elle est percutée par un tram : sa colonne vertébrale est brisée et son corps fracturé. Elle est alors obligée de porter un corset, un dispositif médical réalisé sur mesure qui lui compresse le haut du corps pour limiter au maximum les mouvements. Elle doit aussi rester couchée durant de longs mois. C’est à ce moment qu’elle se met à peindre.

Une fois capable de se déplacer à nouveau, Frida décide de s’intéresser à la Révolution mexicaine et de s’engager politiquement auprès du Parti communiste. Le sujet de la liberté des femmes lui tient beaucoup à cœur. Frida n’est pas une femme comme les autres, elle veut être libre, faire ce qui lui plaît, voyager, étudier. Alors qu’à cette époque, cela n’est pas courant dans cette société où l’homme est roi.

Elle montre déjà toute sa force de caractère et sa volonté. Dans son engagement, elle rencontre le peintre mexicain mondialement connu Diego Rivera dont elle tombe follement amoureuse. Il a 20 ans de plus qu’elle. Un an plus tard, ils se marient. Leur relation est très compliquée et la peintre doit encore faire face à de nouvelles épreuves. Elle fait deux fausses couches : par deux fois, le bébé qu’elle porte en elle meurt. Cela marque profondément l’artiste et son œuvre. Elle utilise son art pour exprimer ses souffrances.

Reconnaissance

Il faudra attendre la fin des années 1930 pour que l’art de Frida Kahlo soit enfin reconnu à sa juste valeur et qu’elle entame sa route vers le succès. Entre autres grâce au soutien des Surréalistes (artistes du mouvement du même nom qui place le rêve, l’inconscient et l’absurde (qui n’a pas de sens) au cœur de la création). Même si Frida ne se reconnaît pas en eux…
En 1953, un an avant sa mort, une grande exposition lui est consacrée à Mexico. Son œuvre unique a marqué l’histoire de l’art et continue aujourd’hui de créer des questionnements et d’intéresser les amateurs.