Où peut-on trouver tous les jeunes acteurs d’un film?

On a un fichier de jeunes qu’on a recrutés par des annonces, des cours de théâtre… Moi, je suis également professeur de théâtre donc j’avais déjà un fichier assez énorme via une école où je professais depuis dix ans. Et puis, on en parle autour de nous, on publie des annonces sur les réseaux sociaux… Plus on a de temps et plus on peut en parler et trouver de jeunes.

Et puis il faut tous les voir?

On regarde quel enfant pourrait convenir pour quel rôle, et on fait passer les castings. Évidemment, ça prend des après-midi et des week-ends à faire défiler 80-100 enfants… C’est un long travail. Ici, j’avais les réalisateurs avec moi, donc c’était génial.

En tant que directrice de casting, vous devez avoir lu tout le scénario (histoire et descriptif du film)? Est-ce que les personnages y sont décrits?

Oui. Dans ce cas-ci, Olivier Pairoux, réalisateur, savait exactement ce qu’il voulait donc j’avais une présentation de chaque personnage, de son tempérament, comment il le voyait… C’était très clair.

Quels sont les critères pour choisir un acteur? C’est le physique qui compte, la personnalité, autre chose?

Il faut d’abord qu’il joue bien, qu’il soit «juste» par rapport à la scène qu’on lui demande de jouer au casting. En fait, on essaie de trouver l’acteur qui ressemble le plus possible au personnage décrit. Et puis, le réalisateur doit en quelque sorte avoir un coup de cœur.

Ici, il fallait deux enfants très complices. Est-ce que vous avez fait rencontrer les acteurs pour voir si le contact se passait bien et s’ils pouvaient montrer cette complicité?

Oui, c’est très important qu’il y ait une belle alchimie au niveau physique, de leur jeu, à plein de niveaux. Donc tout à la fin, on a rappelé les derniers sélectionnés pour les rôles de Jim et Emma, et on a fait des duos pour voir lequel fonctionnait le mieux.

Est-ce qu’ensuite, il faut apprendre aux acteurs à jouer leur personnage d’une certaine manière?

Ici, Basile est très solaire et a dû travailler l’intériorité. Albane, qui est très sûre d’elle, devait plus aller vers la fragilité. Mais bon, en entrant dans l’histoire, ils y sont arrivés naturellement.

Comment devient-on directrice de casting?

Il n’y a pas d’école! Moi, je suis comédienne, j’ai des parents comédiens et j’ai travaillé sur beaucoup de plateaux de cinéma avec des fonctions différentes. J’ai aussi donné des cours de théâtre à des enfants. Et puis, des maisons de production qui me connaissaient m’ont dit: «Catherine, tu connais plein d’enfants qui font du théâtre, tu ne voudrais pas faire le casting?» Et c’est comme ça que ça a commencé.

Vous êtes présente sur le plateau pendant le tournage du film?

Pour ce film-ci, j’ai aussi été coach sur le plateau pour les enfants. Donc j’étais avec eux. Ça a duré cinq ou six semaines. On réfléchissait aux scènes à tourner, où en sont les personnages à ce moment de l’histoire, quel est leur état émotionnel, on répétait le texte… C’était gai mais fatigant. J’ai hâte de voir le résultat!