Dans un GSM, il y a du plastique, fabriqué à partir de pétrole. Il y a aussi une bonne quarantaine de minéraux différents: étain, tungstène, tantale, or, cuivre, zinc, cobalt, lithium… Ces matériaux viennent de pays éparpillés sur plusieurs continents.

Les minéraux sont extraits de mines. Personne ne sait vraiment dans quelles conditions les mineurs ont travaillé, ni combien ils ont reçu pour ce dur labeur. Pire: dans certains cas, les minerais sont achetés à des exploitants qui utilisent ce commerce pour financer des groupes armés!

Après l’extraction (le fait de sortir le minerai de la mine), il faut encore transporter les matières, les transformer, les assembler… Beaucoup de smartphones sont fabriqués dans des usines asiatiques, où les ouvriers reçoivent généralement un très bas salaire et travaillent dans des conditions pénibles.

Sur toute la chaîne de fabrication, de la mine à la boutique où vous achèterez votre téléphone, des questions se posent aussi à propos de l’environnement…

Un téléphone miracle?

Se poser des questions, c’est bien. Trouver des réponses, c’est mieux! En 2013, une entreprise néerlandaise a mis sur le marché (en vente) un smartphone «propre». Ils l’ont appelé Fairphone («fair» veut dire «juste» en anglais). Pour le moment, c’est le Fairphone 2 qui est dans le commerce.

Pour produire ce Fairphone, les fabricants s’engagent à se fournir en minerais auprès d’exploitants qui ne sont pas mêlés à des conflits armés. Ils vérifient que chaque travailleur reçoit un juste salaire et travaille dans de bonnes conditions. Ils veillent au respect de l’environnement. Ils essaient d’utiliser des matériaux recyclés (récupérés et transformés).

Le Fairphone est également prévu pour pouvoir être démonté et réparé par l’utilisateur. Si une pièce ne fonctionne plus, on ouvre le téléphone et on la remplace soi-même! Bref, c’est un téléphone miracle vendu 400€ à 500€.

Satisfaits?

Malheureusement, tous les clients ne sont pas satisfaits… Nous en avons contacté plusieurs, qui étaient très motivés par cet achat. Cristina, par exemple, nous a dit qu’elle utilisait le sien depuis deux ans et demi. Elle a rencontré des problèmes avec son écran, qu’elle a réglés, et sa batterie se décharge vite, surtout si elle utilise la 4G.

Hugo, Adeline et Jean-Benoît, eux, ont fini par renoncer à leur appareil… Ils ont cité plusieurs problèmes. La batterie se décharge vite. L’appareil surchauffe parfois lors de l’utilisation d’applications trop gourmandes. Le fait de pouvoir démonter le smartphone engendre un souci: de la poussière passe sous l’écran, qui perd sa sensibilité et ne répond plus. Tous les trois ont tenté de résoudre les problèmes, en démontant et dépoussiérant l’écran toutes les deux semaines, ou en changeant la batterie… sans résultat durable. Autour d’eux, des utilisateurs sont satisfaits. Eux n’ont pas eu de chance, visiblement.

L’appareil doit donc encore être amélioré techniquement pour convaincre pleinement. Espérons que ce sera le cas, parce que les consommateurs sont de plus en plus soucieux de l’environnement et des conditions de travail de ceux qui ont produit ce qu’ils achètent.