Hidaya est Bruxelloise. Elle est sourde de naissance mais des appareils auditifs l’aident à entendre un peu. Ces appareils normalement visibles derrière ses oreilles sont, en fait, bien cachés par ses cheveux. Pourtant, Hidaya se sent regardée, observée… et ça lui pèse. Elle a exprimé cela dans un texte de slam (poésie urbaine que l’on dit devant un public). Texte qui est maintenant en clip sur YouTube.

Hidaya raconte: «Joy Slam Poésie, une grande slameuse de Bruxelles, a un projet qui donne la voix à cinq femmes pour parler de leurs plaies. Elle a entendu le texte que j’avais écrit dans un de ses ateliers, et elle a décidé de me mettre dans son projet

Connaître au lieu de juger

Hidaya adore écrire. Elle aime chercher le mot précis qui exprimera exactement sa pensée. Elle écrit des poésies, du slam, des histoires… Pour son texte, 2019, elle s’est inspirée de sa vie: «Quand j’étais petite, j’allais à l’école le samedi avec des élèves qui n’avaient pas de problèmes auditifs, et c’était parfois compliqué. Je recevais des moqueries: «C’est quoi, cette chose dans ton oreille? Tu es un robot!» Pourquoi on doit juger quelqu’un à son apparence? Il faudrait plutôt apprendre à connaître la personne, qu’elle soit asiatique, sourde…»

Ce texte est donc devenu clip, rebaptisé Différente, dans le cadre du projet de Joy Slam Poésie. «Il va y avoir cinq clips, puisqu’on est cinq femmes. Je suis la plus jeune! J’espère que mon message sera compris. Que les gens vont se baser sur ce qu’il y a à l’intérieur des personnes, et pas seulement sur l’extérieur. »

Hidaya espère pouvoir toujours écrire et «aider», plus tard, en dehors de son travail. Avant de nous quitter, elle conclut avec un dernier message: «J’aimerais vraiment dire aux enfants, aux adolescents et aux adultes que leurs différences ne doivent pas être un frein dans leur vie ».

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