La manière dont l’humanité se nourrit constitue une menace pour la santé et l’environnement. Sur 7,5 milliards d’humains qui peuplent la planète, 820 millions souffrent de sous-nutrition (ne mangent pas suffisamment), 2,4 milliards mangent trop et environ la moitié présentent des carences (des manques) en nutriments (éléments indispensables à l’organisme, que l’on trouve dans les aliments). Ces situations de mauvaise alimentation provoquent des décès et causent des maladies.

Dans le même temps, la production de nourriture dégrade (abîme) l’environnement. Elle est responsable de près de 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (les gaz polluants qui provoquent le réchauffement climatique, la hausse de la température de la planète). Elle épuise les sols, pollue, consomme de grandes quantités d’eau douce.

De plus, près de 30 % des stocks (réserves) de poissons sont surpêchés (on en capture trop).

Comment fera-t-on en 2050 pour nourrir convenablement 3 milliards de personnes supplémentaires sans abîmer encore plus l’environnement ? En 2050, nous serons 10 milliards d’humains sur Terre.

Manger autrement

Durant trois ans, 37 chercheurs, issus de 16 pays, ont réfléchi à la question. Pour eux, il est possible de nourrir suffisamment et sainement 10 milliards de personnes tout en préservant la planète. Comment? En divisant par deux dans le monde la consommation de viande rouge et de sucre et en doublant celle des fruits, des légumes, des céréales complètes et des légumineuses (légumes secs comme les lentilles, les pois chiches…).

Selon les experts, ces changements d’habitudes alimentaires permettraient d’éviter environ 11 millions de décès par an liés à la mauvaise alimentation dans le monde. Ces nouvelles habitudes alimentaires seraient aussi moins destructrices pour l’environnement. Réduire sa consommation de viande par exemple aurait un impact (effet) positif sur l’environnement. Aujourd’hui, 70% des terres agricoles dans le monde sont destinées à nourrir les animaux d’élevage. La diminution de l’élevage devrait libérer des terres pour l’alimentation humaine.

La consommation de viande dans le monde ne cesse d’augmenter. Elle a été multipliée par cinq depuis les années 1950. Elle stagne (reste égale) ou diminue dans les pays développés mais elle est en hausse dans les pays en développement. Changer ses habitudes alimentaires ne sera pas facile.