Un peu partout dans les villes et les villages, des maisons, des hangars, des grands immeubles sont vides pendant quelques mois ou, parfois, plusieurs années! Inoccupés, non chauffés, ces bâtiments se dégradent. L’humidité pourrit les boiseries, les vitres cassées et les toits troués laissent entrer le vent, la pluie, la neige…

Pendant ce temps, les logements manquent, notamment pour les plus pauvres!

Parfois, des personnes sans abri s’installent en cachette dans ce genre d’endroits abandonnés. Elles les «squattent», les occupent sans permission. Mais les conditions de vie y sont très mauvaises et elles risquent à tout moment d’en être expulsées (chassées). L’association L’Ilot, qui accompagne des sans-abri, a lancé un grand projet pour tenter d’apporter une réponse aux deux situations problématiques: les immeubles vides qui se dégradent et le manque de logements pour les sans-abri.

HOME for LESS

HOME for LESS, le nom du projet, pourrait se traduire par: «Une maison pour moins»… Un logement à fabriquer pour le moins possible d’argent… mais aussi un logement pour ceux qui ont le moins d’argent! «Homeless», qui ressort à cause des majuscules, veut dire «sans maison», sans abri.

HOME for LESS propose donc des «modules», sortes de grandes «boîtes» d’environ 20-28 m2 (qui correspondent à 20-28 carrés d’un mètre de côté). Il en existe deux types (deux sortes). Ils ont été imaginés et créés par des étudiants en architecture de la Cambre (école de Bruxelles qui fait partie de l’Université libre de Bruxelles). Les étudiants ont réalisé les plans, fabriqué et monté puis testé quatre types de module dans un premier temps. Ils ont ensuite gardé les deux meilleurs.

Résultat: avec des panneaux, des vitres, des boulons…, ils ont créé des espaces de vie qui contiennent un lit, une table et des chaises, un coin salon, une douche, une toilette, des espaces de rangement…

Chaque module est prévu pour être relié à l’eau (pour les sanitaires) et l’électricité. C’était un fameux défi, car il faut penser à beaucoup de choses : la solidité, le coût, les raccordements électriques et à l’eau, l’évacuation des eaux usées (sales), la sécurité (contre le feu, par exemple), la luminosité (le logement ne doit pas être trop sombre), l’isolation thermique (contre le froid ou la chaleur) mais aussi l’isolation acoustique (contre le bruit)…

Ce n’est pas tout: ces modules doivent arriver en morceaux, en pièces détachées, pour être montés dans le hangar ou le bâtiment vide. Il faut donc que les «morceaux» ne soient pas trop grands ni trop lourds, pour pouvoir y être amenés.

Cette année, on installe

Après le travail de préparation, de création, de test… le projet entre enfin dans sa réalisation. L’Ilot a obtenu l’autorisation d’installer, pour au moins deux ou trois ans, quatre modules dans une ancienne caserne militaire à Ixelles. Deux autres modules vont être installés pour deux ans dans un bâtiment à Anderlecht.

Un collectif (groupe) d’architectes, Baya, va lancer les chantiers de construction. Des sans-abri qui pourront vivre dans ces modules pourront peut-être même participer à la construction.

Entre les modules, des lieux communs seront aussi installés: grand salon, grande cuisine, coin poubelles…

L’Ilot va choisir les personnes qui acceptent de vivre dans ces modules. Elles devront payer un petit loyer (somme d’argent versée chaque mois pour pouvoir vivre là). Elles pourront y rester deux ans, mais seront accompagnées par l’association pour trouver une solution plus pérenne (qui durera plus longtemps): un logement pour après, des réponses à leurs problèmes…

Aucun projet semblable n’a jamais été mené en Belgique. On ne sait pas si ça va bien fonctionner, mais c’est chouette d’essayer.