Nisrine, Raymond et les autres sont occupés à réaliser un gâteau aux carottes et aux noix. Peser, mélanger, goûter, voilà des activités qui dessinent un large sourire sur les visages. Dans cette classe qui vient d’être créée cette année, les élèves ont entre 8 et 11 ans. Apprennent-ils tous la même chose? Non, certains commencent à lire ou écrire des mots, d’autres dénombrent (comptent). Certains savent compter jusqu’à 100, d’autres apprennent à mettre le nombre correct de couverts à table. Chacun avance à son rythme, suivant ses possibilités. Pour les aider, il y a une enseignante mais aussi, une partie du temps, une logopède et un kinésithérapeute. La logopède les aide à mémoriser, à écrire ou à parler. Le kinésithérapeute leur apprend à mieux utiliser leur corps, à être plus précis dans leurs gestes.

Cette école donne un enseignement spécialisé. La classe dans la quelle nous nous sommes rendus est destinée aux enfants qui ont des difficultés d’apprentissage, un handicap physique ou mental. «Après l’école primaire, explique Anne Descy, la directrice, ces enfants suivront l’enseignement secondaire spécialisé. Certains d’entre eux pourront apprendre un métier et travailler par exemple dans une entreprise de travail adapté. On ne connaît pas l’avenir, des enfants peuvent être très surprenants. Nous les accompagnons pour les mener le plus loin en fonction de leurs possibilités.»

La surprise du don

À l’E.E.S.P.W.B.E. Gembloux (c’est le nom de l’école), il y a 120 élèves au total. Dans cette école particulière, on trouve par exemple deux classes de langage. C’est une aide précieuse pour ceux qui ont une dysphasie (d’importantes difficultés à parler et/ou à comprendre les mots). «Ils utilisent le geste pour bien prononcer un mot. Trois enseignantes se sont formées à des techniques pour soutenir les enfants et les amener à devenir des lecteurs aussi.»

Un autre projet plaît aussi beaucoup aux enfants. C’est l’hippothérapie. Cela veut dire qu’ils se rendent dans un manège à Sombreffe et peuvent prendre soin des chevaux. «Nous avons la grande chance d’avoir un donateur, explique Anne Descy. Une personne nous a appelés pour nous dire qu’elle nous faisait le cadeau d’offrir ces séances aux enfants durant toute l’année!»

Raymond est élève dans cette école depuis l’âge de 6 ans. Ce garçon de 11 ans aime compter, calculer et il sait lire des phrases simples. Mais ce que Raymond aime par-dessus tout, c’est aller à la piscine: « J’apprends à mettre la tête dans l’eau. Plus tard, j’aimerais devenir un chauffeur de bus!»