Des élections ont eu lieu le 30 décembre dans l’immense pays qu’est la République démocratique du Congo (RDC). Environ 40 millions d’habitants devaient voter, entre autres, pour choisir un nouveau président.

Anomalies et bizarreries

Les élections ne se sont pas passées normalement. Elles ont été reportées plusieurs fois… jusqu’à la dernière semaine: prévues le 23, elles ont finalement été déplacées au 30 décembre!

Environ 1,2 million de Congolais ont également appris, la dernière semaine, que les élections ne seraient pas organisées en décembre dans leur région pour des raisons de sécurité et de santé (à cause d’une épidémie de la maladie Ebola). Ils sont donc privés de leur droit de vote, ce qui les met en colère et n’est bien sûr pas normal.

Le jour du vote, un tas de problèmes ont eu lieu: des Congolais ne savaient pas où ils devaient aller voter. Des personnes ne trouvaient pas leur nom sur les listes des électeurs. Des machines à voter (ordinateurs reliés à des imprimantes) étaient en panne…

En plus de ces problèmes d’organisation, on a signalé que des personnes voulaient forcer des électeurs à voter pour un candidat précis, ou leur proposaient de l’argent en échange de leur voix… Il y aurait même eu des «bourrages» d’urnes (des personnes auraient rempli de faux bulletins de vote des boîtes où l’on met les bulletins imprimés par les machines à voter).

Mais ce n’est pas tout. Des problèmes sont signalés également au dépouillement (comptage des voix).

Des dizaines de milliers d’observateurs sont sur le terrain pour regarder attentivement comment se déroulent les opérations et envoyer des rapports. Certains de ces observateurs ont été agressés ou éjectés des bureaux de vote ou de dépouillement. Le 1er janvier, des centaines de dossiers signalaient déjà que le nombre de bulletins de vote dans les urnes était anormal, car différent des données informatiques (il y avait plus de bulletins de vote imprimés que de votes enregistrés dans les ordinateurs!).

Peur des violences

Les résultats sont en principe annoncés pour le 6 janvier. Pour le poste de président, 21 candidats se présentaient, dont trois pensent pouvoir gagner. Emmanuel Shadary, ancien ministre, est le candidat proposé par le président Kabila. Les deux opposants principaux sont Félix Tshisekedi et Martin Fayulu.

Vu les problèmes d’organisation et les soupçons de fraude (triche), il se pourrait que les résultats annoncés soient contestés (refusés) par les candidats perdants et une partie des Congolais…

Depuis le 1er janvier, Internet, certaines radios et les envois de SMS sont coupés par les autorités, pour éviter que des faux résultats soient annoncés et que cela déclenche des violences. Au moment d’écrire cet article, les comptages sont en cours et tout le monde attend…