Chaque année,des millions de personnes visitent Pompéi et Herculanum, près de Naples (Italie).

Ces sites sont impressionnants. En 79, ils ont été ensevelis (recouverts) sous plusieurs mètres de cendres et de pierres projetées par le volcan tout proche, le Vésuve. Des centaines d’années plus tard, en creusant le sol, on a retrouvé les deux villes «figées»: les bâtiments, les objets, les habitants, de la nourriture… Sans eau ni air, tout cela s’est relativement bien conservé.

Les archéologues (qui font des fouilles pour trouver des traces du passé) ont dégagé tout ça et l’on peut se promener, aujourd’hui, dans une grande partie des rues de Pompéi et d’Herculanum.

Un graffiti qui change tout

La semaine dernière, le directeur des fouilles de Pompéi a montré une nouvelle découverte. Récemment, dans leurs fouilles archéologiques, ils ont trouvé une inscription sur un mur. Ce graffiti est daté comme on le faisait il y a 2000 ans dans cette région: «16e jour avant les calendes de novembre», ce qui correspond au 17 octobre. Comme il est écrit au charbon de bois, il date sans doute de 79 car il n’aurait pas pu résister plusieurs mois à l’air libre.

Problème: si le Vésuve était entré en éruption (avait explosé) le 24 août comme on le pensait, personne n’aurait pu écrire ce graffiti à cet endroit en octobre! Il se pourrait donc que la catastrophe se soit produite le 24 octobre 79 et pas le 24 août 79!

Cela fait longtemps que les archéologues doutent de la date officielle avancée par les historiens. Ils ont découvert, à Pompéi, beaucoup de fruits d’automne: figues, noix, châtaignes, pruneaux… Ils ont aussi trouvé des grandes jarres (récipients) fermées et pleines, et d’autres signes qui montrent que les vendanges (cueillettes de raisins) étaient terminées. Or, les vendanges commençaient en septembre… Les archéologues ont aussi trouvé des braseros (objets dans lesquels on fait du feu pour se réchauffer), inutiles en août… Et les habitants portaient de gros vêtements.

D’où vient l’erreur?

Mais pourquoi les historiens pensaient-ils que le drame s’était joué le 24 août? Ils se basaient sur une copie d’une lettre écrite par l’auteur Pline le Jeune. Pline a assisté à la catastrophe lorsqu’il avait 17-18 ans. Et il a tout raconté dans une longue lettre.

Cette lettre a été copiée de nombreuses fois pour arriver jusqu’à notre époque. Il se pourrait qu’au Moyen-Âge, un copiste (qui copiait les documents) ait fait une erreur… D’autres copies de la lettre auraient été mises au jour, avec la date du 24 octobre 79, et pas du 24 août…

On peut donc corriger les livres d’histoire, semble-t-il. C’était donc cette semaine qu’il fallait marquer le 1939e anniversaire de la destruction de Pompéi.