L’école Coconut a été construite avec des déchets de plastique et des pneus. Le toit, par exemple, a été fabriqué avec des tasses de café usagées et des bouteilles. À l’entrée de l’établissement, des centaines de capsules colorées dessinent le drapeau national. À part les bâches qui protègent les bâtiments de la pluie et la charpente qui soutient la construction, tout est en matériaux de récupération. Cette école n’a pas été créée pour remplacer l’école publique, à laquelle les enfants sont toujours tenus d’aller en semaine. Elle a été bâtie pour offrir une éducation complémentaire aux enfants les plus défavorisés. Une soixantaine d’entre eux suivent des cours le week-end. Ils y apprennent notamment l’anglais (la seconde langue parlée dans le pays), les maths, l’informatique et les techniques de recyclage.

C’est Ouk Vanday, un ancien directeur d’hôtel, qui en a eu l’idée. Il voulait ainsi offrir aux enfants la possibilité d’apprendre à penser par eux-mêmes. Il veut les encourager à utiliser leurs connaissances pour aider les autres.

L’inscription scolaire gratuite

Le fondateur de l’école a voulu que l’inscription soit gratuite. Pour payer les frais scolaires, il demande aux élèves d’apporter du plastique usagé depuis leur maison ou leur village pour aider à la construction de nouvelles salles.

«Je dis toujours aux enfants: donnez-moi des ordures et je vous donnerai une instruction», explique-t-il. Les sept professeurs sont bénévoles (rendent service sans être payés), les ordinateurs proviennent de dons et il est prévu d’installer des panneaux solaires pour diminuer la consommation d’électricité de l’école.

Si Ouk Vanday a choisi de rendre les enfants attentifs au recyclage, c’est parce qu’au Cambodge seules 11% des ordures sont recyclées. Près de la moitié des déchets sont brûlés ou jetés dans des rivières. Le reste se retrouve enfoui dans le sol ou déversé n’importe où.

Ouk Vanday aimerait aussi créer une école flottante sur le lac Tonlé Sap, le plus grand lac d’eau douce d’Asie du Sud-Est. Il se servirait des déchets jetés dans ce lac pour bâtir cet établissement. En attendant, l’an prochain, à l’école Coconut, une classe maternelle s’ouvrira. Et l’école espère pouvoir accueillir prochainement quelque 200 enfants.