Tous les ans, des prix Nobel sont remis pour récompenser des personnes qui font progresser notre Terre dans les sciences (physique, chimie, médecine), qui apportent quelque chose de particulier en littérature, en économie, ou qui œuvrent pour la paix. Ce dernier est sans aucun doute le plus touchant, le plus marquant.

Cette année, le prix Nobel de la paix sera remis à Nadia Murad et Denis Mukwege. Ces deux personnes viennent de pays différents, elles ne font pas du tout la même chose, mais elles ont un point commun: elles luttent contre les violences sexuelles dans les conflits, et défendent les femmes et les filles.

Nadia ose raconter

Nadia Murad a 25 ans. Elle vient d’Irak (Asie), un pays où vivent surtout des Arabes et des musulmans (qui croient en un dieu qu’ils appellent Allah). Mais Nadia est issue d’un peuple qui n’est ni arabe ni musulman. Elle est Yézidie. Son peuple s’exprime dans une langue kurde et a une religion peu connue ici, dans laquelle on honore un seul dieu, Xwede, et sept anges dont l’ange-paon.

En 2014, le village de Nadia a été attaqué par des hommes du groupe Daesh (État islamique, un groupe d’extrémistes religieux musulmans). Ces combattants de Daesh ont détruit le village et répandu la mort. Ils ont fait la même chose dans toute cette région yézidie. Et ils ont emmené des milliers de femmes!

Nadia a ainsi perdu sa mère et six frères, tous tués. Elle-même a été capturée et emmenée. Elle est devenue une esclave sexuelle, comme un objet sexuel, dont les hommes de Daesh faisaient ce qu’ils voulaient, avec violence, sans respect ni pitié.

Un jour, Nadia a réussi à s’enfuir de cet enfer. Une fois en sécurité, elle a osé expliquer au monde entier ce qui lui était arrivé, malgré la honte et la douleur. Son témoignage (récit) a bouleversé de nombreuses personnes, qui ignoraient ce qui se passait. D’autres femmes yézidies ont réussi à s’évader ou ont été secourues. Mais il reste plus de 3 000 femmes enlevées dont on n’a plus de nouvelles.

Actuellement, Nadia Murad habite en Allemagne. Elle continue à voyager pour parler de ce qui arrive à son peuple et aux femmes. Elle espère que les auteurs de ces crimes seront jugés et veut rendre leur dignité (honneur) aux femmes victimes de telles violences.

Denis «répare» les femmes

Denis Mukwege, lui, a 63 ans et est gynécologue (docteur pour les femmes). Depuis plus de 20 ans, ce médecin prend soin des femmes et des filles violées dans les conflits de sa région, le Kivu, dans l’est de la RDC (République démocratique du Congo, Afrique). En 20 ans, son hôpital a soigné 50 000 victimes de viols (c’est quand on force une personne à avoir une relation sexuelle).

Denis Mukwege fait également connaître au monde entier ce qui se passe. Il dénonce les hommes qui utilisent le viol comme arme de guerre. Celui qu’on appelle «l’homme qui répare les femmes» essaie de faire cesser ces violences.

Le 10 décembre, Nadia Murad et Denis Mukwege recevront le prix Nobel de la paix à Oslo, en Norvège. Ils ont déjà dédié ce prix aux centaines de milliers de femmes victimes de violences sexuelles dans les conflits.