Quand l’armée allemande veut traverser la Belgique, le roi Albert Ier et le gouvernement belge refusent.

Les troupes allemandes envahissent le territoire et, durant quinze jours, pillent (volent), incendient des villages, massacrent des citoyens paisibles, fusillent des otages,… Dans la population, c’est la panique. Un habitant sur cinq fuit en France, en Angleterre et aux Pays-Bas. Un tiers de ces Belges attendront 1918 pour rentrer au pays.

Dès la fin août 1914, une administration allemande est mise en place. Toute la population belge doit se soumettre à cette autorité. C’est elle qui dirige à présent le pays. Elle met ainsi le pays à l’heure allemande (les horloges sont avancées d’une heure). Elle impose aussi sa monnaie: le mark, la monnaie belge n’a plus de valeur! Bien vite, elle n’autorise que les journaux qu’elle va pouvoir contrôler. C’est ce qu’on appelle la censure.

Les magasins sont vidés. Les agriculteurs sont tenus de déclarer leurs récoltes. L’occupant fait des réquisitions, il s’empare de tout ce qui a de la valeur. On voit ainsi partir vers l’Allemagne des wagons entiers chargés de bois, de métaux, de charbon,… Les chevaux et les chiens sont aussi réquisitionnés (pris). Ils sont utilisés sur le champ de bataille pour tirer des chariots, des charrettes, des canons, des mitrailleuses…

Dès octobre 1916, les Allemands commencent à déporter (déplacer) des civils belges dans des camps de travail en Allemagne.

Des affiches informent la population des nouvelles lois et taxes fixées par l’occupant allemand. Dès décembre 1914, la Belgique doit verser chaque mois 40 millions de francs à l’Allemagne. La raison? C’est à la Belgique de payer les frais liés… à sa propre occupation!

Les risques de famine

Une des préoccupations de la population belge est de trouver de quoi se nourrir. En ville, surtout, les magasins se vident, les produits deviennent rares et la famine menace. Le bourgmestre de Bruxelles, Adolphe Max, a l’idée de demander l’aide de pays étrangers qui ne sont pas en guerre. L’occupant allemand accepte. L’Amérique, l’Espagne et les Pays-Bas unissent leurs efforts et envoient des vêtements et de la nourriture pour secourir la population belge. C’est la première fois de l’histoire qu’une aide humanitaire internationale est mise en place pour aider une population.

Cartes d’alimentation

Chaque famille reçoit une carte de ravitaillement distribuée par sa commune. Cette carte précise la liste des produits que la famille peut acheter et la quantité exacte de nourriture à laquelle elle a droit par jour, par semaine, par mois. Tout achat effectué est indiqué sur la carte.

Et les enfants?

Les enfants sont perçus comme des victimes du conflit, donc des personnes à protéger. Les écoles deviennent des lieux où ils peuvent bénéficier de distributions de nourriture ou de vêtements dont ils auraient peut-être été privés autrement. Les enfants les plus démunis sont autorisés à se laver à l’école tant que les locaux sont chauffés. Le Comité National de Secours et d’Alimentation (CNSA) veille au bien-être des enfants, notamment les orphelins (enfants dont les pères sont morts à la guerre par exemple). À l’école, les enfants entendent parler de la bravoure (du courage) des soldats au front, du patriotisme (l’amour que l’on peut avoir pour son pays),…