Christian Clot se rend dans les milieux (lieux) les plus extrêmes de notre planète depuis vingt ans. Il a déjà parcouru l’Amérique du Sud à travers la jungle, les déserts, les montagnes et les mers. C’est notamment le premier homme à être entré dans le centre des montagnes de la cordillère Darwin, Terre de Feu à l’extrême sud du continent américain. En menant toutes ces expéditions, l’explorateur a testé sa capacité à s’adapter à son environnement.

Surmonter les difficultés grâce au cerveau

Son travail l’a également amené à se déplacer sur des terrains de crise (tsunamis, inondations,…). Sur place, il a remarqué que les réactions des personnes victimes de ces situations exceptionnelles étaient très proches de celles qu’il avait observées en expédition. Dans les deux cas, l’être humain doit aller chercher des ressources (solutions) au fond de lui-même pour réussir à traverser ce moment difficile émotionnellement. Et c’est son cerveau qui l’aide à le faire.

Les scientifiques, qui étudient ces réactions uniquement en laboratoire et après l’événement, savent peu de choses sur ce qui se passe réellement dans notre cerveau (comment il se transforme) dans ces moments-là.

Christian Clot pense qu’en étudiant ces mêmes réactions en situation réelle, on saura comment former les humains à s’y préparer et à mieux s’adapter aux changements à venir (catastrophes climatiques, changements de températures, perte d’un être cher,…) . C’est pour cette raison qu’il a décidé de lancer le projet «Adaptation», quatre voyages de trente jours chacun dans les environnements les plus extrêmes: en Iran dans le Dasht-e Lut, le désert le plus chaud et sec du monde (jusqu’à 58 °C), en Patagonie, lieu le plus froid et humide (-10 °C pour 98% d’humidité), dans la forêt tropicale chaude et humide d’Amazonie au Brésil (40 °C pour 100% d’humidité) et en Sibérie où les températures atteignent les -57 °C (le second milieu le plus froid après le centre de l’Antarctique). Chaque jour pendant deux heures, il a effectué des mesures scientifiques sur lui-même grâce à des ordinateurs, des machines et des capteurs (petites pièces placées sur sa tête) qui mesuraient ses capacités cognitives (du cerveau). En plus d’être un projet novateur (qui innove, apporte de la nouveauté), c’est également la première fois qu’un être humain réalise cet exploit sans assistance (aide) ni communication.

Une nouvelle expédition

Christian Clot est rentré en février 2017 avec de nombreuses données précieuses qui sont actuellement analysées par des scientifiques. Mais il veut aller plus loin. Il va repartir très prochainement, cette fois-ci avec un groupe de 20 personnes (10 femmes et 10 hommes) qui réaliseront la même expédition.