Bastien Questiaux est agriculteur à Villers-Deux-Églises (Cerfontaine, province de Namur). Alors qu’il commençait à faucher un champ, il a été alerté par des riverains qui avaient vu du gibier à proximité. Il s’est inquiété à l’idée de tuer des jeunes animaux avec sa machine. En effet, quand il est au volant, il ne voit pas les jeunes animaux cachés dans les hautes herbes ou les épis.

Des drones pour sauver des faons

Bastien a donc contacté Julien Huard, de l’association Sauvons Bambi. Et ils sont partis à la recherche des faons cachés dans les cultures… avec un drone ! Julien l’a équipé d’une caméra thermique, qui peut repérer les animaux grâce à la chaleur qu’ils dégagent.

L’asbl Sauvons Bambi aide les agriculteurs à trouver et sauver de jeunes faons dans leurs cultures © Jacques Duchateau

Après une vingtaine de minutes de survol, Julien a repéré deux taches de chaleur. Les deux hommes ont traversé le champ. À leur approche, le faon et sa mère se sont enfuis.  Une fois certain qu’il n’y avait pas d’autre animal, Bastien a pu faire sa fauche en toute tranquillité.

Prendre le faon avec des gants

Mais que se passe-t-il si le jeune animal reste dans le champ ? « On décide avec l’agriculteur quelle solution on applique. Soit on met une caisse au-dessus de l’animal, ce qui permet à l’agriculteur de le contourner avec sa machine. Soit on manipule le faon avec des gants, de façon à ne pas lui communiquer l’odeur humaine (auquel cas, sa mère le rejetterait), puis on le met à l’abri, hors du champ. » Une fois le travail terminé, le faon sera replacé à l’endroit où il a été trouvé. Il pourra alors appeler sa mère.

Des pilotes bénévoles

Sauvons Bambi a de plus en plus de demandes des agriculteurs et, heureusement, de pilotes bénévoles (environ 50, qui travaillent sans se faire payer).

L’association est active dans toute la Wallonie, du 1er mai au 15 juillet, pendant les premières semaines de vie des faons. Quand ils seront assez grands, ils pourront se sauver à l’approche d’une menace. Mais pendant leurs premières semaines de vie, ils se mettent à l’abri des prédateurs naturels (principalement, les renards) en se cachant dans les cultures. 

Reportage: Jacques Duchateau