La passion du foot démarre, pour David de Myttenaere, à l’adolescence. « Je me suis rendu compte assez rapidement que, devenir joueur de foot professionnel, ça allait être compliqué. Donc je me suis demandé comment intégrer un peu ce monde-là d’une manière différente. Quand j’ai commencé mes études de journalisme, mon objectif était de travailler en presse écrite et de couvrir le Standard de Liège. »


David de Myttenaere finit par être engagé à la DH, un journal qui traite abondamment l’actualité sportive. « J’ai eu beaucoup de chance d’être au bon endroit au bon moment. J’ai directement fait ce que je voulais, prenant beaucoup de plaisir car je suis arrivé à un moment où le Standard était en pleine gloire. L’équipe a voyagé, donc j’ai vécu tout ça avec elle. Puis j’ai couvert aussi l’actualité des Diables rouges. Mais après 15 ans, j’avais fait le tour. »


Comment dire que l’on a fait le tour d’un tel boulot ?

« On ne voit que le côté magique. Mais il y a aussi l’évolution du métier. Par exemple, au début, on pouvait voir les joueurs quand on voulait. Puis au fil des ans, il fallait demander l’autorisation pour les appeler. J’étais parti tous les week-ends, j’ai 4 enfants donc forcément, ça avait un impact sur la vie familiale.  Or, quand j’ai eu terminé mes études en secondaire, j’avais hésité entre le journalisme et l’enseignement. Et j’ai beaucoup de personnes dans ma famille qui sont dans l’enseignement primaire. »


Comment devient-on enseignant à plus de 30 ans ?

« J’ai suivi une formation durant trois ans. Mais, pendant ce temps, je n’ai pas arrêté de travailler complètement comme journaliste. Je suis passé à mi-temps. Cela veut dire que j’étais parti trois soirs par semaine pour la formation, en plus du samedi. Comme journaliste sportif, je travaillais encore le reste du week-end. Je n’aurais pas pu le faire sans le soutien de ma femme et sans la compréhension de mes enfants. Je me suis retrouvé avec des étudiants super motivés et j’ai vu aussi que, dès que j’étais face à une classe d’enfants, j’étais dans mon élément. Mon expérience de papa m’a aussi aidé. J’ai un bagage différent d’un jeune qui sort des études à 22 ans et qui n’a jamais été vraiment en contact avec les enfants. J’aurais bien voulu pouvoir aussi valoriser un peu mon expérience professionnelle passée. Mais ce n’était pas possible. Cela veut dire que pour les cours, je n’ai eu aucune dispense (des cours que j’aurais pu ne pas suivre en raison de mes études passées). Et mon salaire a été divisé par deux. Mais cela n’entrait pas en ligne de compte dans ma décision faire ce métier d’enseignant ou pas. »


Comment termineriez-vous la phrase : je suis un bon enseignant si…  ?

« Si je me préoccupe toujours de l’évolution des enfants sur le plan scolaire, mais ça peut être aussi sur leur développement personnel. Je suis quelqu’un qui mise beaucoup sur le respect de l’autre et la confiance en soi. Donc, je veux donner les clefs aux élèves pour y arriver mais aussi la confiance en eux. »


Vous avez proposé à votre classe de préparer une interview…

« Les six derniers mois de mes études, je suis parti six mois, avec la famille, au Québec. J’ai découvert que là-bas, en classe, ils ont l’idée d’intégrer le voisinage. C’est génial, par exemple, de faire venir une personne âgée qui vient parler de sa vie. Ici, ce n’est pas si évident d’intégrer le voisinage. En revanche, j’ai proposé que des parents viennent présenter leur métier, partager les talents qu’ils ont. Les enfants sont attentifs, ils retiennent, ils apprennent. Forcément, avec ma carrière passée, j’ai des contacts avec des joueurs de foot que les élèves connaissent et qui les font un peu rêver. Je leur ai proposé d’interviewer Noémie Gelders, qui joue au Standard. L’idée est aussi d’aider à développer l’image du foot féminin(Note de la rédaction du JDE : dans la cour de l’école Saint-Georges de Wezembeek-Oppem, les filles et les garçons jouent ensemble au foot). Elle va venir en classe. Nous préparons l’interview avec les enfants. L’article qui en sortira sera peut-être publié. Toute la classe ira voir la finale de la coupe de Belgique à laquelle va participer Noémie Gelders. Je ne dois pas motiver les enfants, ils sont à fond dedans! »