Yves Collard travaille chez Média Animation, une association qui fait notamment de l’éducation aux médias. Avec lui, nous avons discuté de l’usage des écrans chez les jeunes, l’association ayant réalisé une grande enquête à ce sujet. Selon lui, la première chose est de ne pas diaboliser l’utilisation d’Internet et des écrans. « A chaque fois qu’un nouveau média s’est implanté, il y a eu des craintes, explique-t-il. On a peur de la technologie et on a peur du public qu’on considère comme plus fragile. Les craintes ne sont pas forcément fondées, et les publics considérés comme fragiles ne sont pas aussi naïfs qu’on le croit. »

Autonomisation, Alternance et Accompagnement

Temps d’écran, pratiques et usages: entre jeunes et parents, on ne se comprend pas toujours. Et c’est d’ailleurs normal ! Yves Collard nous parle d’une piste pour encadrer l’utilisation des réseaux sociaux: la règle des trois A. Il nous l’explique.

1. L’autonomisation

« Il faut établir des règles d’usages numériques: que fait-on sur les écrans, où, quand, …? Selon quels critères établir ces règles? C’est aux parents d’en décider, en fonction de leurs valeurs. C’est parce qu’il y a des règles que l’enfant va pouvoir s’autonomiser, en essayant de passer au-dessus. C’est tout le jeu de l’enfance et de l’adolescence. »

2. L’alternance

« Il est important d’alterner les activités, que ce soit sur les écrans ou en dehors de l’écran. Il faut éviter de faire tout le temps la même chose. Donc, on alterne entre les activités avec écran et celles sans écran. Mais même lorsque je suis sur mon écran, j’alterne entre jouer à des jeux vidéo, discuter, faire mes devoirs, regarder des vidéos, etc. »

3. L’accompagnement

« Les activités numériques des jeunes méritent que les parents s’y intéressent. Elles doivent lancer des discussions, des réflexions, des questionnements. Comme c’est le cas pour les autres activités. Ca permet de partager des valeurs. C’est une manière pour le parent de montrer qu’il ne méprise pas les activités de l’enfant. Il ne doit pas oublier qu’il est lui aussi un utilisateur des écrans. Et qu’il est normal qu’il n’aime pas les mêmes choses que son enfant. »