Les abeilles ont besoin d’un environnement sain (sans substances nocives) dans lequel elles peuvent nidifier et se nourrir en suffisance.

Offrir le gîte aux abeilles pour les protéger

Toutes les abeilles ne vivent pas dans des ruches. La majorité des abeilles sauvages sont solitaires et ont différents modes de nidification.

« La plupart sont terricoles, elles font leur nid dans le sol, en creusant des galeries, explique Catherine Buysens de chez Nature et Progrès. L’idéal est donc de garder des espaces sableux ou à sol dénudé (peu de végétation) où elles pourront s’installer, et de ne pas reboucher les trous entre les pavés où elles se sont peut-être glissées. On peut aussi placer des rondins de bois au fond du jardin et favoriser les massifs monofloraux (composés d’une seule sorte de fleurs, pour les abeilles sauvages spécialisées). Certaines abeilles font leur nid dans des tiges creuses, on peut leur installer un hôtel à insectes, avec des rondins de bambou, ou mettre des pommes de pin. »

Les abeilles peuvent aussi avoir besoin de matériaux pour construire leur nid comme des feuilles, de l’argile ou de la résine végétale. De manière générale, il faut éviter les jardins trop « lisses et parfaits » et laisser de la place à la nature pour se développer à son gré. « Nous devons éviter de tailler et de tondre en permanence, ajoute Catherine Buysens. C’est important de laisser des espaces plus ‘sauvages’ et de ne pas semer uniquement de l’herbe, mais aussi, par exemple, des trèfles. »

Offrir le couvert aux abeilles pour les protéger

La première chose à faire pour leur offrir le couvert, c’est de laisser fleurir l’environnement de manière naturelle. « Ensuite, on peut semer et planter des fleurs, des arbustes, des haies et des arbres », explique Catherine Buysens. Les fleurs sauvages et indigènes (qui poussent naturellement dans ta région) sont à privilégier. Et le mieux est de choisir des plantes qui fleurissent à différents moments de l’année. En fonction des végétaux choisis, on fait plaisir à différentes espèces. « L’idéal, c’est toujours la diversité, insiste Catherine Buysens. Il faut remettre de la biodiversité dans l’environnement. » Outre la nourriture, n’oublions pas de mettre de l’eau à disposition des pollinisateurs. Elles en ont besoin pour leur survie mais aussi pour nourrir les larves, et dans le cas des abeilles mellifères, pour maintenir le bon taux d’humidité dans la ruche. Bien sûr, on évitera tout usage de pesticides, qui détruisent tout sur leur passage, dans nos espaces verts.

Installer des ruches, la fausse bonne idée?

On a parfois l’impression que pour sauver les abeilles, il suffirait d’installer plus de ruches. « Cela peut être une fausse bonne idée. Déjà parce que cela ne favorise qu’une seule espèce d’abeille. Puis, une seule ruche va abriter des dizaines de milliers d’abeilles, qui vont avoir des besoins énormes en ressources florales, explique Catherine Buysens. Il ne faut pas qu’elles prennent la place et la nourriture des abeilles sauvages. »