En novembre 2022, Raphaël Liégeois a appris qu’il faisait partie des cinq futurs astronautes de l’ESA (agence spatiale européenne). Il va bientôt rejoindre le centre de formation pour astronautes à Cologne (Allemagne). Ce mardi, il a rencontré des enfants à l’Euro Space Center à Transinne (province de Luxembourg) et a répondu à leurs questions.

Jan: êtes-vous fier d’avoir été sélectionné parmi les 22000 candidats?

Oui, je ressens beaucoup de fierté mais aussi de la responsabilité. On sait qu’on est privilégiés. On veut partager cela avec le plus grand nombre.

Elsa : Quel genre de formation allez-vous avoir pour devenir astronaute ?

La formation de base, c’est plein de choses. Notamment des sciences et des langues comme le russe, l’allemand… On aura aussi des entraînements de survie ; par exemple, quelques jours dans une forêt en Suède. Et puis, après les 14 mois de formation en Allemagne, on partira deux ans aux États-Unis pour apprendre les expériences qu’on devra faire dans la station spatiale internationale ISS.

Yani : Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir astronaute ?

Ce qui me faisait rêver, c’était les décollages de fusées. Et puis des lectures comme Tintin. J’ai toujours gardé ça dans un coin de ma tête et puis, quand j’ai vu qu’il y avait une nouvelle campagne de sélection, j’ai tenté ma chance. En fait, la limite principale, c’est soi-même. Il faut croire en soi et en ses rêves.

Théo : Quel est votre but ?

J’ai plein de buts personnels. D’abord, voler. Et puis voir ce qu’on peut faire dans la station spatiale pour mieux comprendre ce qui se passe et mieux aider la planète. En fait, ce qui m’a donné envie de faire les sciences, c’est la curiosité. Je voulais comprendre pourquoi la Lune montre toujours la même face à la Terre, pourquoi le ciel est bleu… Et puis il y a l’idée d’aider les gens grâce aux sciences.

Savez-vous où vous allez vous arrêter, dans l’espace?

D’abord, dans la station spatiale internationale ISS. Et puis, si tout se passe bien, il y a des chances qu’on aille autour de la Lune, voir sur la Lune.

Les astronautes belges Dirk Frimout et Raphaël Liégeois (ÉdA/ Jacques Duchateau)

Maria: D’après vous, qu’est-ce qui sera le plus beau dans l’espace?

Je ne sais pas ce qui va me plaire, mais en montgolfière, on a déjà l’occasion de voir le monde autrement, d’avoir un autre point de vue, une vue poétique de la Terre.

Alicia : Êtes-vous père de famille ? Comment ça va se passer pour vos enfants ?

Je ne sais pas comment ça va se passer pour mes filles quand j’irai dans l’espace. Je ne partirai sans doute qu’entre 2026 et 2031. Pour le moment, elles sont petites pour comprendre les risques, donc c’est du rêve pour elles. Et elles vont avoir la chance de découvrir un nouveau pays, l’Allemagne. 

Est-ce que vous avez peur de mourir?

Non. Quand on prend la voiture ou l’avion, il y a des risques mais on estime que ça vaut la peine. En ce qui nous concerne, on ne pense pas à ça. On se prépare au mieux pour minimiser les risques.


Originaire de Namur, où il a fait ses primaires et ses secondaires, Raphaël Liégeois a fait des études d’ingénieur civil à Liège. Cet homme de 35 ans faisait de la recherche en neurosciences: « On avait des images du cerveau et on essayait de comprendre comment il fonctionne chez quelqu’un de sain et chez quelqu’un qui a une maladie comme Alzheimer, qui attaque le cerveau ».

Trois anecdotes originales sur l’astronaute Raphaël Liégeois

  • Raphaël Liégeois a joué du piano en plein ciel avec un copain : « Quand j’étais jeune, j’ai commencé à faire du planeur à Saint-Hubert. J’ai ensuite découvert la montgolfière. J’adore ça. On a fait des choses originales, comme accrocher un piano à une montgolfière et jouer La Sonate au clair de lune en plein ciel avec Fred, un copain. »
  • Raphaël a fait le trajet Singapour-Belgique à vélo, à la rencontre de poètes : « J’ai habité et travaillé deux ans à Singapour (Asie). À la fin, ma femme et moi avions envie de rentrer au pays de façon originale. C’était notre voyage de noce. On a pris quatre-cinq mois pour rentrer à vélo. Et un des buts, c’était de rencontrer des poètes dans les pays traversés. J’aime bien la poésie. Quelqu’un qui écrit de la poésie, pour moi, c’est quelqu’un qui a quelque chose à dire. »
  • L’idole de Raphaël Liégeois? Buzz l’éclair ! « Mon idole, c’est Buzz Aldrin. Vous le connaissez sous un autre nom: Buzz l’éclair! » Buzz Aldrin est un des deux premiers hommes à avoir marché sur la Lune avec Neil Armstrong le 21 juillet 1969.

Envie d’en savoir plus sur la vie des astronautes? Dirk Frimout était notre Invité en classe en juin 2022.