Dans les foyers belges, on trouve en moyenne trois téléphones inutilisés. Certains sont abîmés, voire inutilisables, mais d’autres fonctionnent encore. C’est un problème. Pourquoi ? Pour le comprendre, les élèves de la classe de Madame Bénédicte ont participé à un atelier donné par Sophie De Staercke, animatrice chez GoodPlanet.

« Les jeunes vont réaliser un tour du monde afin de récupérer les différentes matières premières nécessaires pour fabriquer un smartphone », explique-t-elle. Et les voyages qui s’ensuivent, aux quatre coins du monde, sont nombreux. Pour produire une batterie, en Corée du Sud, les élèves doivent d’abord se procurer deux métaux : du cobalt en République démocratique du Congo et du lithium, en Australie. Pour fabriquer la carte-mère, à Taïwan, ils doivent d’abord récupérer du cuivre, au Chili, et de l’or, en Afrique du Sud.

Pendant le parcours, ils font des découvertes. « Je ne savais pas qu’il fallait du pétrole pour construire un téléphone », nous souffle Simon. C’est pourtant à partir du pétrole que l’on produit le plastique, qui forme en partie la structure des téléphones.

Des impacts environnements et sociaux

Produire des téléphones n’est donc pas sans impact. Il y a la pollution causée par tous les déplacements, « mais aussi celle liée à l’extraction des matières premières, qui provoque aussi la destruction d’écosystèmes, explique Manon Biot de chez GoodPlanet. Aussi, au niveau social, les conditions des travailleurs sont loin d’être faciles ». Elles peuvent porter gravement atteinte aux droits humains. Et les ressources ne sont pas inépuisables. Les élèves ont pu s’en rendre compte. « On n’a pas su terminer notre second appareil », explique l’un des groupes.

Une nouvelle vie pour les appareils usagés

Le problème est posé. Maintenant, que faire ? Pour le savoir, les élèves lancent « Le dé des 5 R » (réduire, réutiliser, réparer, recycler et réfléchir) et cogitent ensemble. Et si on donnait les téléphones en bon état que l’on n’utilise pas ? Où peut-on faire réparer les téléphones cassés ? Des idées fusent : les magasins ou les réparateurs spécialisés, les repair cafés…

Si l’activité du jour et la récolte lancée dans les écoles sont centrées sur les téléphones, le principe est le même pour les autres appareils électroniques. « Chaque foyer compte une centaine d’appareils électroniques, dont environ dix sont inutilisés, alors qu’ils pourraient avoir une autre vie, ailleurs, autrement », conclut Stijn Omblets, porte-parole de Recupel. L’objectif de la campagne est de récolter 20 000 téléphones portables usagés dans les écoles wallonnes avant la fin de l’année. Et si on faisait le tri dans nos tiroirs ?

Collecter les téléphones: c’est quoi l’urban mining?

« Le taux de recyclage des téléphones est très grand, nous dit Stijn Omblets. Il est de plus de 90 % ». Le fait de ne plus aller dans les sols mais dans les villes pour rechercher les matières premières précieuses contenues dans les vieux appareils, cela s’appelle l’urban mining. Récolter des métaux grâce à l’urban mining coûte moins d’argent, est plus efficace, et meilleur pour la planète.

Participe à la grande collecte de téléphones usagés

Pour participer gratuitement à l’atelier et à la collecte, les professeurs de la 3e à la 6e primaire peuvent s’inscrire sur le site internet de GoodPlanet. Cette collecte est organisée par la ministre de l’Environnement, Céline Tellier, Proximus, Recupel et GoodPlanet.