Mardi matin, la direction de Delhaize a annoncé à ses quelque 9 200 employés vouloir désormais franchiser l’ensemble de ses magasins et provoqué leur colère. 128 magasins sont concernés sur les 764 du groupe. Les autres étant déjà des franchises aujourd’hui.

En réaction à cette annonce, la quasi-totalité des magasins que Delhaize prévoit de franchiser ont fermé leurs portes pour exprimer leur colère. Le mouvement de grève pourrait se poursuivre dans les jours à venir. Pour les syndicats (qui défendent les droits des travailleurs), il s’agit d’une « déclaration de guerre ». Concrètement, qu’est-ce cette mesure signifie? Qu’est-ce qui va changer?

Delhaize veut franchiser les magasins… Ça veut dire quoi?

Delhaize est une enseigne de supermarchés très ancienne et connue en Belgique. Fondée en 1867 par les frères Jules et Auguste Delhaize, la « marque au lion » comme on l’appelle ouvre rapidement plusieurs magasins. Le succès est au rendez-vous.

En 2016, Delhaize fusionne avec le néerlandais Ahold pour former Ahold Delhaize. Mais ces dernières années, le marché des supermarchés est devenu très concurrentiel: il y a de nombreuses enseignes et il n’est guère facile de se démarquer. L’argent gagné est moins important qu’avant, ce qui pousse les marques à faire des économies. C’est dans cette optique que Delhaize se tourne vers la franchise, désormais à 100%.

Un magasin franchisé est un magasin géré par un indépendant choisi par le franchiseur (ici, le groupe Delhaize). Il bénéficie de services, du savoir-faire, de l’expérience, du nom des produits, etc. de la marque. Pour Delhaize, cela comporte beaucoup moins de risques puisque le « responsable » est désormais indépendant.

Pourquoi les employés sont-ils si en colère ?

Si du côté des dirigeants de Delhaize on explique que les franchises doivent permettre au groupe de survivre économiquement dans le futur. Du côté des employés, la nouvelle est dure à avaler. Les syndicats estiment pour leur part qu’il s’agit d’un aveu d’échec pour Delhaize… Qui serait incapable de gérer son modèle commercial.

Selon Delhaize, les emplois ne sont pas menacés par cette décision. Et les conditions de travail ne changeront pas pour les employés. Mais ce discours ne rassure ni les employés ni les syndicats. Et c’est bien là la raison de leur colère ! Beaucoup ont peur que leur salaire soit revu à la baisse, que les conditions de travail soient moins bonnes, qu’ils soient obligés de travailler le dimanche… En effet, personne ne peut encore savoir quelle politique mèneront les futurs indépendants.