Avant de lire: c’est quoi, c’est qui ?

Le Parlement wallon: il est composé de 75 députés (politiciens), élus pour une période de cinq ans. C’est l’assemblée législative de la région wallonne. Il a deux rôles principaux:

  • Examiner et voter les propositions et projets de décrets (lois) ;
  • Contrôler les actions du gouvernement wallon, notamment via des «commissions d’enquête», où on s’assure que les ministres du gouvernement font correctement leur travail.

Le président du Parlement wallon (dit aussi président de l’assemblée) est Jean-Claude Marcourt.

Depuis 2019, les partis qui composent la majorité (ceux qui forment le gouvernement wallon) au Parlement wallon sont le PS, le MR et Ecolo. Ils possèdent ensemble 55 des 75 sièges du Parlement wallon. L’opposition (partis ne participant pas au gouvernement), composée du PTB et de Les Engagés, détient donc le restant des sièges, soit 20 au total.

Le Bureau du Parlement wallon: c’est là que sont prises toutes les décisions qui permettent au Parlement de fonctionner au jour le jour. Le Bureau nomme les membres du personnel du Parlement wallon, à l’exception du greffier.

Jusqu’à présent, Il était composé de cinq personnes :

  • Un président (qui est également le président du Parlement) ;
  • Quatre autres membres issus des différents partis politiques issus de la majorité au Parlement (PS, MR et Eoclo) ;
  • Le greffier assure le secrétariat du Bureau mais il n’est pas élu. Il n’en fait donc pas partie, mais assiste aux réunions et s’assure de la bonne réalisation des décisions qui y sont prises.

Le greffier: c’est le Secrétaire général du Parlement. Il est chargé de veiller au bon fonctionnement quotidien du Parlement. Cette fonction lui donne autorité sur tout le personnel du Parlement.


Rien ne va plus au Parlement wallon. Pour comprendre ce qu’il s’y passe, il faut retourner à la mi-septembre 2022. À l’époque, une plainte pour harcèlement est déposée par un membre du personnel du Parlement à l’encontre du greffier Frédéric Janssens. Entre-temps, un courrier rédigé par une partie du personnel du Parlement et envoyé au Bureau a appelé les députés wallons « à ne plus cautionner une situation inacceptable ». Frédéric Janssens est également accusé d’avoir fait exploser le budget dépenses du Parlement wallon.

Face à la polémique (débat) déclenchée par ces accusations, le Bureau du Parlement wallon prend la décision d’écarter Frédéric Janssens pour une période de six mois, le temps de mener une enquête sur les faits qui lui sont reprochés.

Explosion des budgets

Récemment, de nouvelles accusations sont sorties concernant « l’affaire Frédéric Janssens ». Cette fois, le greffier n’est plus le seul concerné. Le président du Parlement wallon (et donc du Bureau) Jean-Claude Marcourt est également cité.

Ce qu’on leur reproche: des sommes importantes d’argent public ont été déboursées pour un voyage à Dubaï auquel ont participé les deux hommes en novembre 2021. Vol en business class, hôtel de luxe, guide locale pour les accompagner,… En tout, leur voyage de quatre jours aurait coûté 19.000 € au minimum !

Et il semblerait que ces dépenses excessives ne soient pas un cas isolé pour Frédéric Janssens. Le greffier aurait voyagé en Business Class pour d’autres destinations comme Los Angeles ou Montréal, en Amérique du Nord. Là aussi, vols, repas, hôtels de luxe et guides touristiques ont alimenté une note finale bien salée, le tout aux frais du contribuable (l’argent public provient des taxes prélevées au peuple).

Si l’affaire fait grand bruit, c’est parce que cela traduit un sérieux souci dans le contrôle des dépenses du Parlement wallon. Le Bureau et son greffier n’auraient pas réalisé correctement leur travail de contrôle.

Une démission « collective »

Les récentes accusations ont brisé la confiance du Parlement wallon envers le Bureau. Plusieurs partis politiques ont appelé à la démission du président du Parlement et du Bureau, Jean-Claude Marcourt. Ce dernier a annoncé lundi soir qu’il démissionnerait pour autant que l’ensemble des membres du Bureau le fasse aussi. « J’ai le sentiment de n’avoir commis aucune faute. Je considère que depuis mon arrivée à la présidence en septembre 2019, j’ai fait les choses comme elles devaient être faites. Il est hors de question pour moi de démissionner seul et de donner l’idée qu’une faute a été commise de ma part. Mais par contre, je m’inscris dans la demande d’une démission collective du Bureau. Afin de la rendre possible, je suis donc disponible pour démissionner spontanément », a-t-il indiqué à ce propos.

Le pas de côté salué par les représentants politiques, pour qui cela était nécessaire afin de restaurer la confiance du Parlement envers le Bureau. Le Parlement wallon devra maintenant se rassembler pour désigner les nouveaux membres du Bureau, dont un nouveau président de l’assemblée. Il sera également question de changements dans la répartition du prochain Bureau. Il ne devrait plus être composé de cinq mais de sept personnes dorénavant, afin d’y intégrer l’opposition (PTB et Les Engagés).