C’est la classe d’Alicia qui a reçu la visite de notre invité. Les élèves de 5e et 6e primaires ont appris bien des choses sur la météo !

Quel est votre métier, à l’IRM?

Je ne suis pas prévisionniste. Je suis climatologue. Donc, mon rôle est de savoir ce qui se passe au niveau du climat. En Belgique, on a un réseau de 200 stations météorologiques où des mesures sont effectuées. Toutes ces mesures arrivent à l’IRM. On les récolte, on les intègre dans nos ordinateurs. Et grâce à cela, on suit l’évolution du climat en Belgique. On a ainsi des séries d’observations météorologiques qui remontent à 1833. C’est vraiment intéressant pour analyser l’évolution, les tendances. Mais je connais bien le travail de prévision, donc je vais répondre au mieux à toutes vos questions.

Comment faites-vous pour prévoir le temps ?

Les prévisionnistes travaillent pour suivre en temps réel et en permanence les événements météo. Pour cela, ils disposent de gros ordinateurs puissants qui vont fournir des informations issues de modèles numériques, de superordinateurs, supercalculateurs. Pour faire ces calculs, les modèles reçoivent des informations des satellites. Ils en reçoivent aussi des ballons-sondes, des ballons qu’on envoie dans l’atmosphère et qui vont faire des sondages, des mesures de températures, humidité, vent… Il y a aussi les mesures faites au sol par des personnes qui font des relevés dans leur station météo. Il y a aussi des sondes qui prennent les températures dans la mer et même des sondes sur des avions de ligne. Toutes ces informations arrivent dans les ordinateurs, qui font des calculs. Les prévisionnistes doivent alors interpréter toutes ces informations pour essayer d’avoir la plus grande précision dans leurs prévisions.

Y a-t-il des signes pour prévoir la météo à l’œil nu ?

Oui, dans certaines situations, on peut s’attendre à ce qui va se passer. Par exemple, quand il va y avoir un orage, on va voir des cumulonimbus. Ce sont des nuages très importants, qui peuvent monter jusqu’à 10-12 km. Typiquement, quand on voit ces nuages, on peut penser qu’on risque d’avoir un orage dans les minutes ou la demi-heure qui suit. Et si ces nuages sont très nombreux, on risque d’avoir des quantités de pluie très importantes.

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ÉdA/ M.Golinvaux

Comment peut-on prévoir les heures des averses ?

Aujourd’hui, on utilise surtout un outil qui est le radar météo. Il va envoyer une sorte de faisceau dans le ciel. Quand ce faisceau va toucher un nuage, il va renvoyer une information. Et le radar va interpréter ce qui se passe. Il peut déterminer si un nuage arrive, où, s’il est composé de pluie ou de grêle… On reçoit des informations de ce radar toutes les cinq minutes et cela nous permet de suivre l’évolution des précipitations et de voir où la pluie va tomber.

Combien de jours à l’avance peut-on prévoir la météo ?

Il y a eu beaucoup de progrès. Dans les années 1960, on était à une échéance plus ou moins fiable de deux jours. Maintenant, on peut dire que les prévisions sont à peu près fiables à l’horizon de 5 à 7 jours. Et on peut même, parfois, déborder. Par exemple quand on a une situation d’anticyclone, qui reste figée, on peut aller à 10-12 jours.

Et la qualité de l’air ?

C’est très important pour les personnes qui ont des problèmes de santé liés à la qualité de l’air, notamment. Les météorologistes vont se baser sur différentes cartes et les interpréter puis informer la population. Par exemple, si en hiver, on a de l’air froid au niveau du sol, dans un anticyclone (une zone de haute pression). L’air froid est alors bloqué au niveau du sol, avec de l’air chaud au-dessus, qui va agir comme un couvercle et qui va bloquer la circulation de l’air. Comme l’air ne circule pas, toute la pollution va rester bloquée là. Pour que cette pollution soit chassée, il faut qu’on retrouve de l’air qui vient de l’ouest ou du sud-ouest, qui va amener du vent, parfois de la pluie. La masse d’air pollué va alors être balayée, nettoyée.