Comment les contenus arrivent-ils à nous ?

Cela dépend de chaque utilisateur, de ce qu’il a consommé auparavant sur le réseau social : sur quel contenu a-t-il passé du temps ? Qu’est-ce qui l’a poussé à interagir avec une publication (cliquer, liker, commenter, partager ou envoyer en message privé) ? Le réseau social analyse notre passé, nos usages. Il se dit que si on a aimé, par exemple, des vidéos avec des petits chiens, on aimera encore en voir dans le futur. Donc il nous en montre de nouvelles lors de notre prochaine connexion.

Pourquoi le réseau social nous montre-il du contenu qu’on apprécie ?

Parce qu’il veut qu’on reste le plus longtemps possible sur sa plateforme. Il nous montre ce que nous aimons pour que nous ayons envie d’y rester, d’y passer plus de temps. Mais il ne nous montre pas uniquement ce que nous avons déjà aimé. Il nous impose aussi ses choix. Par exemple, en nous proposant plus de vidéos, parce qu’elles nous font rester plus longtemps sur sa plateforme. Et il nous montre aussi des sujets qui pourraient nous intéresser, selon lui.

Comment le réseau social choisit ce qu’on pourrait aimer?

Grâce à ce qu’on appelle un algorithme. C’est une formule mathématique très complexe qui va décider ce qui est affiché, ou pas, devant nos yeux, dans quel ordre, à quel moment, etc. Cette formule, cette recette, est différente pour chaque réseau social et secrète. Elle tient compte de nos choix et des choix que la plateforme nous impose. Par exemple, si on aime des publications avec des chats et d’autres avec des chiens, la plateforme va aussi nous proposer d’autres animaux. Parce qu’elle pense qu’on va les aimer aussi. Tout cela représente un risque.

Pourquoi les algorithmes représentent-ils un risque?

Parce qu’au fur et à mesure qu’on ne nous montre que des choses qui nous intéressent ou qui pourraient nous intéresser, on est de moins en moins exposés à d’autres contenus que ceux qu’on aime déjà. On s’enferme dans des bulles. C’est un gros risque, parce qu’on en vient à voir le monde à travers un réseau social qui décide à notre place comment on voit le monde …

Peut-on lutter contre les algorithmes?

D’abord, puisqu’ils analysent tous nos usages, on peut influencer les algorithmes par notre manière de surfer sur les réseaux sociaux : lorsque nous choisissons de regarder telle vidéo, de cliquer sur une publication, de la liker, la commenter, la partager. Mais nous pouvons aussi influencer les algorithmes en allant nous-mêmes chercher des informations sur d’autres comptes que ceux auxquels nous sommes déjà abonnés. Et puis, c’est très bien de s’amuser sur les réseaux sociaux, mais il faut aussi avoir d’autres sources d’amusement et d’informations : des sites internet, la télévision, la radio, la presse écrite … Il faut sortir de cette bulle qu’on croit être le monde mais qui n’en est en fait qu’une toute petite partie du monde, destinée à nous faire passer plus de temps sur la plateforme.

Pourquoi les réseaux sociaux veulent-ils qu’on passe beaucoup de temps sur leur plateforme?

Plus on passe du temps sur un réseau social, plus on va pouvoir être exposé à de la publicité. En plus, c’est de la publicité qui est spécifique pour chacun de nous, grâce aux algorithmes. Les plateformes gagnent de l’argent parce qu’elles vendent de la publicité. Et les annonceurs gagnent de l’argent parce qu’on achète leurs produits. En plus de cela, nos comportements sont analysés pour essayer de comprendre comment faire pour nous faire acheter encore plus de produits.

C’est donc ça, le but d’un réseau social ?

Le but d’une entreprise commercial n’est pas notre bien-être. Elle veut gagner de l’argent. Facebook, TikTok, Snapchat, etc. sont des entreprises commerciales. Les réseaux sociaux, c’est bien, ça crée du lien, cela permet de s’informer, de confronter des opinions différentes, etc. Mais il ne faut pas s’y enfermer. Leur but premier n’est pas notre bien-être.