Ce jour-là, les élèves de 5-6e de Madame Aymeline de l’école communale Waloupi sont accompagnés par Jacques Gathon, un passionné de la Seconde Guerre mondiale. Il leur explique : « En 1940, on a été envahis par l’Allemagne et cela a duré quatre ans. Mais certains ont résisté. Ils ont par exemple fait sauter des ponts et des voies de chemin de fer, pour empêcher les trains, remplis de charbon, de rejoindre l’Allemagne, où ils devaient alimenter des usines de fabrication d’armes. Le but était d’affaiblir l’armée allemande pour lui faire perdre la guerre ».

Les particularités de la résistance belge

« En termes de résistance, la Belgique était surtout la star de la presse clandestine, explique Michel Descamps, de Hainaut Mémoire. On comptait environ 650 journaux clandestins qui permettaient de transmettre à la population toutes les informations qui étaient censurées (interdites) par l’envahisseur allemand ». L’autre particularité, c’était les réseaux d’évasion. Jacques Gathon l’explique aux enfants : « Pour bombarder l’Allemagne, les avions anglais passaient dans le ciel belge. Lorsqu’un avion était touché et que le pilote se retrouvait au sol, il devait se cacher pour ne pas se faire attraper par l’ennemi. Des réseaux belges le récupérait pour organiser son évasion et lui permettre de retourner en Angleterre. Mille sept cents aviateurs ont ainsi été sauvés. »

La dernière lettre d’un soldat à sa famille

Que ce soit en faisant sauter des ponts, en aidant les alliés à s’évader, en transmettant des informations, en public ou en secret, en cachant des juifs,… les membres de la résistance prenaient de grands risques en s’opposant à l’envahisseur. S’ils étaient découverts et arrêtés, ils risquaient la mort. Une cinquantaine d’entre eux a été fusillée à Marcinelle. Jacques Gathon raconte aux élèves : « Les habitants du quartier devaient rester cloîtrés chez eux. Mais ils entendaient tout. Les condamnés à mort étaient placés dans un cachot avant d’être conduits devant le poteau d’exécution. Là, ils se faisaient fusiller. » Les propos de Jacques sont durs et émouvants. Mais nécessaires. « Si on oublie son passé, je pense qu’on est condamné à le revivre, explique-t-il. Nous avons un devoir de mémoire. Nous devons transmettre aux générations suivantes la mémoire de ce que nos anciens ont vécu. »

Pendant la visite, les élèves ont été marqués par deux histoires fortes. Celle d’un résistant nommé Valentin Wathelet, qui a tenu tête à un officier allemand, juste avant de mourir. Et aussi par la lecture de la dernière lettre d’un soldat à sa famille avant d’être fusillé. Un moment que les élèves ne risquent pas d’oublier. Le voici, en vidéo :

Le Tir de Marcinelle est ouvert aux groupes scolaires et autres sur demande. La visite peut être complétée par La Rando de la Mémoire, une boucle de 6,5 km à parcourir avec ou sans guide. Une brochure avec une carte des images d’archives et une visite guidée en vidéo grâce à des QR codes est disponible sur demande. Pour réserver les visites guidées : [email protected]