Le cerveau a son mode d’emploi. Valérie Braffort pense que c’est important que les enfants le connaissent.
Pour cela, elle leur explique : « Si je traverse un bois qui n’a jamais été aménagé, je vais rencontrer des branches, des ronces… ce n’est pas facile. Si j’attends une semaine avant d’y retourner, ce sera toujours aussi difficile car les branches auront repris leurs places. Si en revanche, je prends mon courage à deux mains et que j’y passe régulièrement, les branches vont s’écraser, un chemin finira par se dessiner. C’est pareil quand on apprend quelque chose. On appelle cela les autoroutes du cerveau : plus on passe sur quelque chose et plus le chemin se dessine. Autrement dit, les connexions se font dans le cerveau. Apprendre, c’est ça. Mais c’est aussi ‘bête’ que le chemin dans la forêt. Il faut donc avant tout le courage d’y passer souvent, d’y passer très vite (régulièrement, car sinon les branches reprennent leurs places) et de le faire un peu (sinon on se dégoûte). Pour les élèves qui n’aiment pas une matière, mieux vaut le faire tous les jours 5 minutes mais s’y tenir. »
Quel outil peut nous aider pour nous organiser ?
« Le semainier ou le calendrier mensuel (un calendrier d’un mois), explique Valérie Braffort. Comme le cerveau aime les couleurs, j’y note en rouge les échéances (quand je dois rendre les devoirs, avoir lu un livre…), en vert, les activités (sport, scouts, anniversaire…) comme ça le cerveau voit qu’il n’y a pas que le travail ! Au crayon, je note à quel moment je vais travailler une matière (mon devoir, la lecture d’un livre …). «
J’ai reçu mon devoir de math aujourd’hui mais que je ne devrai le rendre que dans huit jours. Quand vais-je le noter dans mon calendrier ?
« J’ai dit que ce qui est difficile, il faut le faire peu mais souvent. J’ai intérêt à le démarrer aujourd’hui même car c’est encore frais dans ma tête. Ça ira dix fois plus vite si je le commence maintenant, quitte à le réaliser en trois fois sur la semaine (c’est même mieux!). L’important est de repasser sur le chemin dans la forêt et donc d’éviter que cela ne s’efface dans mon cerveau.
Il faut travailler souvent, rapidement et un petit peu. Pas rester une heure dans sa chambre ou sur une matière ! On se met un quart d’heure sur un devoir de math et puis on fait une pause. Il faut essayer de trouver son temps de concentration. Après un quart d’heure, on papote, on fait un petit jeu durant cinq minutes mais surtout… pas d’écran. C’est très attirant l’écran pour une pause mais ça ne permet pas au cerveau de se reposer. C’est aussi trop dur de quitter l’écran après 5 ou 10 minutes, il coupe la motivation. En revanche, parler avec quelqu’un, écouter de la musique, caresser le chat, c’est différent car cela va remplir mon corps et remplir mon bocal d’énergie pour me remettre au boulot ensuite. Il faut 10 000 fois plus d’énergie pour sortir d’un téléphone que pour sortir d’un jardin ou d’une conversation. »
Si je suis fatigué(e) ou que j’ai peur de rater ?
« Je commence par le reconnaître pour ne pas fuir et faire autre chose ou le reporter à plus tard. Donc, je peux réfléchir un instant pour trouver ce que je veux vraiment. J’ai peur et je n’ai pas envie mais j’ai aussi envie d’être content(e) de rendre mon devoir demain… Au fond de soi, tout enfant a envie de réussir. Il y a donc cette histoire à raconter : un jeune indien de 14 ans participe pour la première fois à la chasse aux bisons. Il est très impressionné, il est avec les sages de la tribu et il aimerait ramener un bison. Il veut décocher sa première flèche et un aigle royal passe près de lui, il le regarde et rate le bison. Pareil lorsqu’un écureuil s’approche de lui. Le jeune Indien se sent découragé, démotivé. Les autres indiens arrivent et il se sent complètement nul. »
« Un sage d’approche et lui dit : Tu en es tout à fait capable, exactement comme les autres. Il y a un souci, c’est que tu ne focalises pas sur ta cible. Si tu veux vraiment ramener un bison, alors il n’y a plus que cela qui existe maintenant. Si tu aimes les aigles et les écureuils, dis-toi juste: ‘Ok mais pas maintenant, je les regarderai plus tard’. Dans quelques minutes ou une heure, tu pourras faire autre chose.
Cette histoire montre ce qu’est la focalisation. L’aigle et l’écureuil, ce sont toutes nos distractions internes (nos pensées) et externes (les bruits, le téléphone…) et nos envies (j’ai faim, j’ai soif,…). Focaliser, ça s’apprend en le faisant souvent, régulièrement et un peu ! »
Est-ce que je connais, est-ce acquis ?
Valérie Braffort conseille d’utiliser notamment les Flash cartes. Voici ce que c’est :
Une BD qui donne des conseils et propose des expériences pour mieux s’organiser
