Quelle jolie grenouille, cette rainette ! Elle mesure entre 3,5 et 5 cm. Son dos a une couleur vert pomme qui vire au brun quand elle est stressée. Plus, sa couleur fonce et plus cela trahit ses émotions. Son ventre est beige. Elle possède aussi des stries brun-noir qui partent du nez et s’étendent vers ses flancs.

Une grenouille qui a manqué de mares et prairies humides

Au bout de ses longs doigts se trouvent des ventouses, car cette petite grenouille passe beaucoup de temps dans les arbres ! Elle se perche aussi dans les buissons. Elle était autrefois très courante car il y avait davantage de mares, de marais, de fossés, de prairies humides… On peut trouver des rainettes près des plantes aromatiques et les mûriers (elles adorent ça).

La rainette se nourrit d’insectes. Elle est habile avec sa grande langue. C’est ainsi qu’elle peut capturer les moustiques ou les mouches… en plein vol! Mais pour la voir chasser, il faut être présent au crépuscule, c’est-à-dire au moment où le soleil passe la ligne de l’horizon… ou bien en pleine nuit.

La chorale des rainettes

Les mâles peuvent gonfler leur gorge. On les voit alors avec une sorte de sac vocal, en forme de bulle de chewing-gum. C’est cette caisse de résonance qui donne tant de puissance à leur chant: coâ-coâ-coâ… Au printemps, c’est ainsi que les mâles séduisent les femelles.

Cette grenouille était très courante il y a 30 ans. Aujourd’hui, elle n’est plus visible qu’en Flandre, dans certains étangs ou au Zwin par exemple.

Le retour des rainettes en Wallonie

Natagora travaille à sa réintroduction sur quatre sites de nature restaurée particulièrement favorables : trois en Famenne et un en Gaume.

Mi-avril, grâce au soutien des autorités flamandes et avec l’aide de l’association Natuurpunt, des pontes de rainettes ont été collectées dans plusieurs populations florissantes des provinces du Limbourg et d’Anvers.

Des pontes de rainettes ont été collectées dans plusieurs populations florissantes en Flandre. Aurélie Robise (Natagora)

Ces pontes ont été mises en élevage aux Grottes de Han et à Pairi Daiza Foundation ainsi que chez plusieurs volontaires de Natagora. En procédant à cet élevage, l’idée était d’assurer aux têtards un taux de survie nettement plus important que s’ils avaient été directement relâchés dans la nature.

Après avoir été testées pour s’assurer qu’elles ne sont pas porteuses de pathogènes (qui peuvent causer des maladies), les jeunes rainettes ont été libérées ce samedi 16 juillet dans les sites sélectionnés de Famenne et de Gaume avec l’espoir qu’elles y fassent souche.

L’opération sera renouvelée en 2023 et 2024 et, si le succès est au rendez-vous, ce programme sera étendu à d’autres sites wallons.