Catastrophique. C’est le mot qu’utilise Veronica Liz, la directrice de l’école communale d’Ensival (Verviers), pour décrire la situation après les inondations.

« Tout était sous eau, explique-t-elle, on aurait dit un lac, avec l’école qui émergeait au milieu ». En quelques heures, l’eau et la boue ont tout englouti sur leur passage. À l’école, mais aussi dans le quartier d’où proviennent beaucoup des 221 élèves. Très rapidement, se pose la question de la rentrée de septembre. « L’école était détruite, raconte la directrice, on devait trouver des solutions ».

Et c’est ce qui a été fait. Le travail de nettoyage et d’organisation n’a pas manqué, pendant tout l’été. Et la rentrée a pu avoir lieu. Avec une première solution provisoire : les maternelles ont été délocalisées et les primaires ont eu cours dans l’étage du bâtiment principal qui n’avait pas été touché, en réunissant des classes. Après deux mois, toute l’école a pu emménager dans des modules. Au total, il y a dix classes de primaires, quatre classes de maternelles, un secrétariat et une garderie. « L’équipe a fait un travail de fou. Tout le monde s’est mobilité et malgré la fatigue, on a tenu le coup. Depuis janvier, tout roule », explique la directrice.

Mais la situation reste temporaire. Début novembre, l’école déménagera une nouvelle fois, sur un nouveau site, avec plus d’espace, et une ouverture sur la parc qui ravit déjà petits et grands.

« Cette situation va durer quelques années, pendant que l’ancienne école sera détruite et reconstruite. » Dans la future nouvelle école, toutes les salles de classe se trouveront à l’étage afin d’éviter de tout perdre en cas de nouvelles inondations.

Un an après la catastrophe, Ensival garde toujours les marques du passage des eaux. Et ses habitants aussi. « Tout cela a été très difficile pour tout le monde, dont les enfants, explique Veronica Liz. Certains ont tout perdu. On a organisé beaucoup de cercles de paroles. Ils avaient besoin de raconter ce qui s’était passé. Aujourd’hui, la vie reprend tout doucement, le gros des déchets a été enlevé, les modules dans lesquels les commerces sinistrés s’étaient installés commencent à disparaitre… Mais certains vivent encore dans des conditions difficiles. Quand je regarde l’année écoulée, je suis fière de voir ce qu’on a accompli. Maintenant, on va profiter des vacances et d’un repos bien mérité. »

« Pour bien travailler à l’école, il faut se sentir bien»

Même son de cloche du côté de l’école primaire de l’Athénée Royal Verdi, à Pepinster, où Morgane Henrot et Michèle Horion nous reçoivent dans la nouvelle implantation de l’école primaire. À la suite des inondations, celle-ci a dû déménager dans un bâtiment jusqu’alors à l’abandon.

Là aussi, la situation est temporaire et l’école sinistrée sera reconstruite, mais en attendant, de nombreux travaux ont été et doivent encore être réalisés.

Assurer la rentrée, ça a été « chaud boulette », résume Michèle Horion. Trois modules ont dû être installés en plus du bâtiment principal pour accueillir toutes les classes et les sanitaires.

Des temps de parole mais aussi des séances de massage, d’hippothérapie et de danse relaxante ont été mis en place en début d’année pour aider les élèves à se sentir mieux. C’est un travail de longue haleine, certains enfants ont toujours peur quand il pleut fort. Des dons de matériels scolaires et de nourriture ont afflués pour aider tous ceux dans le besoin.

« Pour bien travailler à l’école, il faut bien manger et se sentir bien. C’était un objectif pour nous que les enfants se sentent bien et puissent suivre les cours sereinement, malgré ce qu’ils avaient vécu ».

Du côté des élèves, plusieurs regrettent leur ancienne école, plus grande et dans laquelle ils avaient beaucoup de souvenirs. D’autres lancent : « Maintenant, on a des frites le mardi ! ».