Il y a 200 ans, si tu avais fait partie d’une classe privilégiée, sans doute aurais-tu été habillé comme ceci.

Dans les années 1800-1850, les garçons portent des culottes courtes et les filles des robes à mi-mollets. EdA/M.-A. C.

Ou bien aurais-tu revêtu ce costume-là ?

Longtemps, l’enfant est habillé comme un miniadulte. EdA/M.-A. C.

C’est dans les années 1800 que naissent deux vêtements emblématiques (symboliques): le costume marin et la robe à smocks. Faire des smocks consiste à réaliser des fronces sur un vêtement. Ce style est inspiré de la mode anglaise. Jusque dans les années 1950, le costume marin et la robe à smocks resteront des tenues dites « classiques ».

Ce sont les parents qui choisissent les vêtements des enfants. C’est une façon de montrer leurs goûts et leurs valeurs. Les enfants ressemblent donc à leurs parents. Mais tu remarqueras que, dans cette exposition, on voit des vêtements portés uniquement par des enfants de milieux aisés. Dans les milieux populaires, les vêtements sont usés « jusqu’à la corde », rapiécés (on met des pièces de tissus pour réparer des trous ou prolonger la vie d’un vêtement)…

La naissance de la mode enfantine

En visitant cette exposition, on est invité à donner son avis sur des stéréotypes (des idées toutes faites), du genre: « Le rose est fait pour les filles » ou « Les filles peuvent être farouches et fortes. Les garçons peuvent jouer à la poupée ».

Le vêtement parle de l’évolution de la société. Dans les années 1950-1960, la mode des enfants devient un secteur à part entière. Des créateurs et des marques spécialisées imaginent des vêtements adaptés aux enfants. Les matières sont plus confortables. Des modèles différents sont réalisés selon les âges. C’est l’arrivée de la salopette. Mais comme te le montre ces photos, à chaque sexe est associé des modèles de vêtements, des couleurs mais aussi des métiers… A cette époque, les modèles de fille et garçon sont ainsi.

Dans les années 1980, c’est l’arrivée des motifs sur les vêtements des enfants: héros de dessins animés, stars, jeux… Dans l’exposition, on découvre aussi des vêtements de fêtes et des vêtements réalisés par des marques haut-de-gamme ou des grands créateurs.

Longtemps, il y a eu une différence importante entre les vêtements du quotidien et ceux portés pour les « grandes occasions ».

L’avis des enfants à propos des vêtements

Petit à petit, les enfants ont pu donner leur avis à propos de leurs vêtements. Dans l’exposition, certains s’expriment à ce sujet.

« Souvent sur les vêtements, je vois une petite étiquette du magasin, mais rarement de la personne qui les a fabriqués. » Yun, 9 ans

Au fil de la visite, on compare les vêtements, on discuter du genre. Dans les vitrines, arrive la mode unisexe. En 2022, la question de se sentir fille ou garçon, donc l’idée de genre, est bien débattue. Certains créateurs pensent que, peu importe son sexe ou son genre, chacun a le droit de s’habiller comme il le souhaite.

L’industrie de la mode, une de celles qui pollue le plus la planète

Beaucoup de personnes comprennent aujourd’hui qu’il faut changer la façon dont on fabrique et consomme les vêtements.

« Quand mes vêtements sont trop petits, je les donne à mes cousins. » Adama, 8 ans

« Ma grand-mère nous a fait une jupe à moi et à ma soeur. Je trouve ça très chouette parce que je sais que ce n’est pas comme dans les magasins. Personne ne peut avoir la même. » Yun, 9 ans

Certaines marques imaginent des vêtements que l’on peut retourner ou étirer pour qu’ils soient portés plus longtemps! Et d’autres imaginent des vêtements consignés.

Ce vêtement, sais-tu en quelle matière il est fabriqué?

En découvrant cette exposition au musée de la mode et de la dentelle, on est aussi invité à toucher et à reconnaître des matières. Peut-on identifier avec les doigts de la laine, du coton, du cuir, de la soie…? Fait-on souvent cet exercice quand on choisit un vêtement ? Et cette veste ou ce pantalon, de quoi est-il composé?

Dans cette dernière partie de l’exposition, chacun peut aussi créer ses propres silhouettes en papier.


Le musée propose aussi aux enfants un jeu-parcours inédit « La Mode en couleurs», à demander à l’entrée !

Parler de la mode, des vêtements, de leur histoire, c’est raconter aussi comment évolue notre société. La place des enfants a changé. La sensibilité aux enjeux climatiques aussi. La question du genre également. Tout cela est à portée de main à Kidorama. Une belle occasion d’échanger entre enfants et adultes ! Une visite amusante et instructive.

Kidorama est à voir au musée de la mode et de la dentelle à Bruxelles (près de la Gare centrale) jusqu’au 5 mars. Attention, l’entrée est gratuite pour les enfants… jusqu’à 17 ans!