C’est quoi la confiance en soi ? 

« C’est la confiance dans ses capacités à réaliser une performance, répond Bruno Humbeeck, qui est psychopédagogue à l’UMons.  C’est donc cette confiance qui nous permet de dire que, par rapport à l’objectif que l’on s’est fixé, on pense être en mesure de réussir. Cela suppose qu’avant de passer l’examen, on sache ce que l’on connaît bien, ce qui est flottant (moins maîtrisé) et ce que l’on ne connaît pas. Donc, on peut se demander ceci : ai-je confiance en mes capacités à passer l’examen ? Autre question : suis-je suffisamment préparé ? »

Bruno Humbeeck explique qu’il ne faut pas confondre cela avec l’estime de soi. 

L’estime de soi, c’est l’évaluation qu’une personne a de sa propre valeur (voir la BD ci-dessous). 

« Comment ne pas confondre confiance en soi et estime de soi ? Prenons un exemple : si on sait qu’on est mal préparé à un examen et que l’on échoue… On peut se dire que l’on se sait capable de réussir ce type d’examen (ça, c’est notre valeur, notre estime de soi) mais qu’on ne l’a pas préparé comme il le fallait. Il y avait une partie de la matière que l’on ne maîtrisait pas (ça, ça se rapporte à notre confiance en nous).  Donc, échouer à un examen car on l’a mal préparé, ça n’a rien à voir avec notre valeur personnelle (ce que l’on vaut en tant que personne). »

Et les erreurs de distraction ? 

« Oh j’ai fait des erreurs de distraction ! Je connais mais j’ai fait des erreurs de distraction, dit-on parfois. Les fautes de distraction n’existent pas. Ces erreurs signifient que l’on ne s’était pas suffisamment exercé et qu’un ensemble de compétences n’étaient pas acquises. Donc, au moment de l’examen, on a eu une surcharge mentale et on a fait des erreurs. L’élève qui croit qu’il fait des fautes de distraction mais qu’il connaît la matière, celui-là ne va pas faire les aménagements nécessaires (par exemple des exercices supplémentaires) pour que l’examen se passe mieux la fois suivante. L’important pour la confiance, c’est de savoir bien évaluer le niveau de compétence que l’on a atteint. »

L’élève qui croit trop vite

Possède-t-on un jour la confiance en soi ? Est-ce à l’âge adulte ? « On remet en jeu la confiance en soi, chaque fois que l’on a une épreuve à réaliser. Ce n’est pas acquis une fois pour toutes. C’est plutôt relatif (lié) à la compétence que l’on a pour réaliser une performance. Si je vous demande la semaine prochaine de sauter au-dessus d’une barre placée à 1,30 m, vous n’aurez pas une confiance élevée face à cette épreuve. Et je préfère les élèves qui ont une certaine défiance, qui disent : je ne suis pas sûr de réussir, je sais ce que je connais mais je sais aussi ce que je ne connais pas (et qui peuvent l’identifier à l’avance !). Et qui ajoutent : je sais que j’ai les capacités pour un jour réussir cette épreuve. Pour ces élèves-là, je suis très confiant ! En revanche, l’élève qui a une confiance en soi surévaluée, qui pense que tout est facile, qu’il va réussir toutes les épreuves sans même devoir se préparer et donc qui n’a pas une connaissance de son niveau de compétence… celui-là s’expose davantage à des échecs à répétition. »

L’estime de soi, ça s’apprend ?

Dans cette BD, le premier conseil donné est de se considérer soi-même comme son meilleur ami. On y trouve ces quelques pistes.
Apprendre à se connaître
La clé, c’est d’apprendre à se connaître (vraiment !) pour se rendre compte que l’on a de la valeur. Pour cela, on peut commencer par reconnaître ses qualités, ses « points faibles » aussi et ses capacités (et tenter des expériences pour les mettre en application). Le piège à éviter, c’est se comparer aux autres. 
Se regarder soi-même avec sympathie
On constate que, la plupart du temps, on est quelqu’un qui fait de son mieux. Être patient avec soi, c’est important !
Écouter ses émotions
En écoutant ses émotions (joie, colère…), on fait attention à ses besoins (sont-ils satisfaits ?) et à ses rêves.
Être son meilleur supporter
On peut développer le réflexe de s’encourager à agir. Car passer à l’action, c’est le moyen le plus efficace de découvrir ce dont on est capable. Même s’encourager à réaliser des petites choses, ça aide. Et s’habituer à se féliciter pour ses réussites et à les fêter, c’est une vraie joie !