Christine, l’animatrice de la classe d’eau, a emmené des élèves de 6e primaire de l’école de La Croix, d’Ottignies (Brabant wallon), observer la Dyle. Les enfants sont admiratifs du travail des castors. Au bord du cours d’eau, un castor est venu s’user les dents sur l’écorce d’un peuplier. « En avez-vous déjà vu un ? » demande un garçon à l’animatrice. Christine explique que pour cela, il vaudrait mieux être sur place très tôt le matin ou tard le soir. Car c’est alors que les castors sont actifs.

Les élèves sont aussi venus au bord de la Dyle pour analyser l’eau.

Comment? Par exemple en mesurant le PH de l’eau. PH ? Cela signifie « potentiel hydrogène », c’est une mesure qui permet de déterminer l’acidité de l’eau. L’eau du robinet a un PH de 7, c’est-à-dire un PH neutre. Christine explique que c’est ce qui convient.

Mais pourquoi ne peut-on pas avoir un PH acide dans l’eau du robinet ?

« Car si on a des tuyauteries en plomb ou en cuivre, ça peut enlever une partie et c’est dangereux d’avaler ces substances », explique un élève.

Et l’eau de pluie, quel PH a-t-elle ? « C’est 5, répond une fille, c’est un PH acide. C’est à cause de la pollution. »

Christine rappelle que les pots d’échappement des véhicules, les chauffages, les usines,… créent ces pluies (eaux) acides. Mais à quel moment l’eau perd-elle son acidité ? interroge Christine. « Quand elle touche le calcaire », répond un élève, « c’est pour cela que l’on a du calcaire dans l’eau du robinet et qu’elle n’est plus acide.»

Les enfants ont aussi découvert qu’il fallait vérifier la quantité de nitrates dans l’eau. Pour l’eau du robinet, ils ont mesuré 25 mg de nitrates par litre. En revanche, dans l’eau de pluie, ils n’ont pas trouvé de nitrates.

Mais pourquoi doit-on mesurer la teneur en nitrates ?

Un enfant explique que l’on utilise les nitrates pour faire grandir les plantes plus vite dans les champs. Ce sont des engrais. En mesurant la quantité de nitrates, on voit le niveau de pollution.

Et dans l’eau potable, quel est le maximum de nitrates  ? C’est 50 mg par litre. Un garçon explique que, dans la nature, quand il a trop de nitrates, il y a moins d’oxygène dans l’eau car les nitrates font fortement pousser les plantes et les algues. Il ajoute: « Il y a des bactéries qui viennent les dissoudre mais, comme ces bactéries sont grandes, elles aussi consomment de l’oxygène».

« Le résultat, conclut Christine, c’est ce que l’on appelle l’eutrophisation. On l’observe quand l’eau se couvre d’algues et de vase. »

Les métiers de l’eau

En 6e année, les enfants étudient les métiers de l’eau. Quels les métiers ? Plombier, pêcheur, météorologue, chimiste qui analyse l’eau, écologiste qui regarde les interactions (actions réciproques) entre la faune (animaux) et la flore (végétaux)…

« Il y a aussi l’hydrobiologiste, explique Christine, c’est celui qui regarde la quantité de macro-invertébrés dans l’eau. Les macro-invertébrés, ce sont des larves d’insectes ou des insectes aquatiques. Dans l’eau, on peut découvrir un petit ver, des larves de libellules… Plus ces macro-invertébrés sont nombreux et divers, et plus on peut considérer que l’eau n’est pas polluée car ce sont des animaux qui vivent dans des eaux très fortement oxygénées. »

Les enfants sont impliqués, curieux et ravis. Dans leur école, ils ont l’habitude d’aller une fois par semaine au bois de l’Escavée, juste à côté de leur établissement. Le contact avec un milieu naturel leur est donc familier.

En terminant cette classe d’eau, ces élèves reçoivent chacun un diplôme d’hydro-citoyen. Cela clôture leur formation de 5 années d’étude sur l’eau.

La Ministre wallonne de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal remet à chaque élève son diplôme.

L’idée des classes d’eau

Les écoles qui s’engagent dans le programme des classes d’eau, suivent un parcours de 5 années. Chaque année, de la 2e à la 6e primaire, les classes participantes effectuent un stage de deux jours (ou une seule journée avec des animateurs qui se rendent à l’école) remplis d’activités autour du thème de l’eau.

Les élèves commencent par découvrir l’importance de l’eau, ils partent ensuite à la découverte de la rivière. Mais comment rend-on l’eau potable (buvable), que devient-elle après avoir été utilisée  ? Les élèves apprennent à répondre à ces questions notamment en visitant des stations de potabilisation (pour rendre l’eau potable) et d’épuration (pour rendre l’eau propre, enlever la pollution). Après tout cela, ils sont bien conscients que l’eau est une ressource naturelle (un élément de la nature utilisé pour subvenir à nos besoins) indispensable à notre survie.

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