Deux grandes entreprises pharmaceutiques ont commencé à commercialiser des médicaments antiviraux destinés à empêcher les formes graves de covid-19. Il s’agit de Pfizer, avec le médicament Paxlovid et de Merck, avec le médicament Molnupiravir.

Vingt mille doses de ces antiviraux vont être livrées prochainement en Belgique (la date, ainsi que le coût de la commande, sont encore inconnues).

C’est quoi, cette pilule?

Le principe d’un médicament antiviral, c’est de combattre la multiplication d’un virus. Il n’est donc pas actif contre les bactéries ou les champignons.

En luttant contre la multiplication d’un virus, le médicament antiviral l’empêche donc de se développer et de devenir plus dangereux pour son « hôte ». Les traitements anti-covid ont donc pour objectif d’empêcher les formes graves du covid-19 et ainsi, réduire le nombre d’hospitalisations, et, évidemment, de décès.

Quoi comme traitement?

Sous forme de pilules, les antiviraux sont faciles à prendre. Ils ne nécessitent pas d’aide médicale et pourraient donc être pris à domicile (à la maison).

Avec les médicaments de Pfizer, le traitement consiste à prendre deux pilules, deux fois par jour, pendant cinq jours. Avec ceux de Merck, il faut prendre huit doses par jour pendant cinq jours.

Qui en bénéficiera?

Ces médicaments constituent une sorte de ligne de protection pour les personnes déjà infectées par le coronavirus et qui sont devenues malades.

Ils sont destinés aux patients à risque. On parle par exemple de la population plus âgée et souffrant de comorbidités (des troubles ou des maladies qui rendent le fait d’avoir le covid-19 plus grave que les autres personnes).

Le médicament de Pfizer peut être administré aux patients à haut risque âgés de 12 ans et plus. Celui de Merck est destiné aux adultes à haut risque.

Comment s’en procurer?

Dans un premier temps, ces médicaments ne seront pas accessibles à tous les malades du covid-19. Car les stocks seront faibles. On parle actuellement d’un accord avec les groupes pharmaceutiques d’une livraison de 20 000 doses permettant de soigner autant de personnes en Belgique.

Dans l’immédiat, ces médicaments ne seront donc pas prescrits par les généralistes, ni délivrables en pharmacie. Ils seront proposés dans certains endroits, comme les hôpitaux, à des patients de type âgé présentant des comorbidités.

Est-ce la solution au problème?

Ces petites pilules vont-elles nous permettre de sortir rapidement et définitivement de la crise du coronavirus? Eh bien non.

« Ce n’est pas un remède miracle et certainement pas une alternative (un remplaçant) à la vaccination, a déclaré le docteur Dirk Ramaekers avant de poursuivre. Il existe suffisamment d’arguments pour dire que ces médicaments fonctionnent et empêchent certains malades d’aller à l’hôpital, mais nous ne savons pas exactement à quel point ils sont efficaces et chez quels individus. »

Selon les essais cliniques, le traitement de Pfizer a permis de réduire de 88% le risque d’hospitalisation et de décès chez les personnes à risque. Ceci, lorsqu’il est pris dans les cinq premiers jours après l’apparition des symptômes. Du côté du traitement de Merck, dans les mêmes conditions, on parle d’une réduction du risque de 30%.

Des études plus approfondies seront nécessaires pour obtenir de nouveaux chiffres d’efficacité de ces produits.

Pour que ces remèdes aient un impact visible sur la lutte contre la pandémie, il faut également qu’ils soient produits et utilisés en plus grand nombre.